Les USA et l’Europe

Les USA et l’Europe

Il est toujours intéressant de voir comment les autres (qu’ils soient alliés ou adversaires) nous regardent.

Dans cette logique, je ne saurais trop conseiller à ceux qui prétendent nous gouverner de lire la petite plaquette que vient de publier la Maison Blanche et qui s’intitule « National Security Strategy of the United States of America ».

Cette plaquette compte 29 pages (plus un mot introductif de Donald Trump) dont deux consacrées à l’Europe (et intitulées « Promouvoir la grandeur européenne », ce qui fait manifestement directement référence au slogan « Make America Great Again »).

Bien sûr, on peut douter de la volonté américaine de favoriser la grandeur européenne – on sait que les États-Unis ont beaucoup fait pour vassaliser l’Union européenne et empêcher les nations qui la composent d’exister souverainement.

Il n’empêche que ce diagnostic laconique est édifiant : après avoir évoqué en quelques lignes le déclin économique et le désarmement militaire des nations européennes, la plaquette ajoute : « Mais ce déclin économique est éclipsé par la perspective réelle et plus sombre d’un effacement civilisationnel. »

Cet effacement tient à plusieurs raisons, ainsi résumées :

« Parmi les problèmes les plus importants auxquels l’Europe est confrontée, citons les activités de l’Union européenne et d’autres organismes transnationaux qui sapent la liberté politique et la souveraineté, les politiques migratoires qui transforment le continent et créent des conflits, la censure de la liberté d’expression et la répression de l’opposition politique, l’effondrement des taux de natalité et la perte des identités nationales et de la confiance en soi. »

Cette synthèse des maux dont nous souffrons est par elle-même fort impressionnante. Mais elle l’est davantage encore quand nous lisons que les États-Unis considèrent qu’ils ont un intérêt stratégique à s’opposer à tous ces maux.

Non par philanthropie mais pour avoir un allié solide (ils jugent que l’Europe est leur allié naturel mais qu’ainsi affaiblie, elle ne leur apporte pas grand-chose) et pour éviter que l’Europe ne soit asservie par la Chine communiste.

Il est certes paradoxal qu’une puissance impériale (comme le sont, bon gré mal gré, les États-Unis) considère que son intérêt consiste à favoriser la souveraineté de ses alliés (ou de ses vassaux !). Mais il est extrêmement intéressant (et réjouissant) pour le futur de notre continent que les États-Unis annoncent officiellement vouloir encourager « la résistance à la trajectoire actuelle de l’Europe »…

Partager cette publication

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *