L’Europe peut-elle encore se redresser ?

L’Europe peut-elle encore se redresser ?

J’ai publié en 2018 un livre appelé : « Comment meurt une civilisation ». J’y décrivais le déclin multiforme de l’Europe et j’y disais que celui-ci risquait de devenir inéluctable. Sept années plus tard, je dois dire avec inquiétude et tristesse que je n’aurais pas à changer une ligne de ce que j’ai écrit. Je devrais tout juste donner au livre une tonalité plus pessimiste encore.
J’y parlais de l’Union européenne et de ses institutions comme d’une machine à broyer la démocratie tout en prétendant la défendre, et je disais que les engrenages de la machine broyaient aussi les identités culturelles des pays européens, les valeurs fondamentales de la civilisation occidentale, la liberté de parler et de penser, la liberté d’entreprendre et, dès lors, les composants essentiels du dynamisme économique.
Je notais l’islamisation croissante du continent, l’absence en Europe d’armées dignes de ce nom, l’attitude d’assisté qui avait gagné presque toute l’Europe vis-à-vis de l’armée américaine et, en même temps, un antiaméricanisme qui conduisait les dirigeants de l’Europe à se prétendre moralement supérieurs aux dirigeants américains et à imaginer que tous les conflits peuvent se résoudre par la diplomatie et l’apaisement.
Tous ces éléments délétères sont toujours là, et sont devenus plus délétères aujourd’hui.
Et c’est un fait : la démocratie recule en Europe. Dans un nombre croissant de pays d’Europe, les partis politiques qui sont hostiles aux lignes directrices de l’Union européenne, qui sont porteurs d’un refus de l’islamisation et de l’immigration qui en est la cause, sont toujours davantage poussés vers les marges, exclus de la possibilité d’accéder au pouvoir, quand bien même ils bénéficient d’un soutien de franges de plus en plus larges de la population des pays où ils existent.
En France, on parle de « front républicain » pour faire fonctionner l’exclusion. En Allemagne, on parle de « cordon sanitaire », et on accuse de néonazisme un parti qui est simplement un parti conservateur dont les positions ressemblent à celles du parti républicain américain aujourd’hui.
En Roumanie, on emprisonne le favori à l’élection présidentielle de façon à l’empêcher d’être candidat et on l’accuse de tous les maux.
Parler d’identité nationale partout en Europe conduit à subir l’opprobre. Parler des accomplissements de la civilisation occidentale devient impossible.
Entreprendre implique de se soumettre à des réglementations hypertrophiques et asphyxiantes mises en place au nom du dérèglement climatique. L’islamisation conduit à un remplacement graduel de population, et seuls ceux qui se réjouissent du remplacement ont voix au chapitre sans être fustigés.
Aucun pays d’Europe n’a présentement une armée capable d’assurer sa défense, et l’antiaméricanisme devient intense lorsque des dirigeants américains disent que l’Europe doit cesser de se comporter en assistée des États-Unis, dénoncent le recul de la démocratie et les atteintes de plus en plus graves au libre choix politique et à la liberté de parole en Europe, défendent la liberté de parole, décrivent les réglementations européennes comme des mesures protectionnistes que l’Europe doit abolir, ou proposent des solutions drastiques à des problèmes majeurs, la guerre terroriste contre Israël par exemple.
L’antiaméricanisme devient particulièrement intense lorsqu’un président républicain est à la Maison Blanche et, depuis le retour de Trump au pouvoir, l’intensité est particulièrement élevée et atteint les niveaux du délire. Trump est traité d’agent au service de la Russie, d’homme à la mémoire de poisson rouge, ou d’apprenti dictateur, et bien sûr, les membres de la nomenklatura européenne prennent la pose du donneur de leçon, poussent Zelensky à une arrogance dont il n’a pas les moyens et sont certains qu’ils savent mieux que personne comment vaincre la Russie.
Si, dans un sursaut qui devient urgent, les Européens ne parviennent pas à se débarrasser de la nomenklatura au pouvoir qui les conduit vers la mort et n’y parviennent pas rapidement, si la démocrate en Europe n’est pas rétablie, il sera définitivement trop tard, et il faudra parler de l’Europe au passé. Il est, dès aujourd’hui, extrêmement et absolument tard.

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