LFI et son sectarisme

Un certain Arnaud Le Gall, député LFI du Val-d’Oise, a suscité l’hilarité dans le microcosme parlementaire, la semaine dernière.
En effet, il s’est doctement inquiété auprès du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, du « danger » de la possible venue de J.D. Vance, vice-président des États-Unis, au pèlerinage de Chartres.
Tout est amusant dans cette affaire.
Tout d’abord, il est cocasse qu’un islamo-gauchiste, manifestement fort peu au fait des coutumes catholiques, interroge un ministre – qui, quant à lui, est fils du très démocrate chrétien Jacques Barrot – sur « le » pèlerinage de Chartres, comme s’il n’en existait qu’un.
C’est un hommage tout à fait inattendu au pèlerinage organisé par l’association traditionaliste Notre-Dame de Chrétienté – et un hommage qui n’a sûrement pas fait très plaisir aux évêques qui ne voient pas tous d’un très bon œil l’engouement de la jeunesse catholique pour ce pèlerinage !
Ensuite, « l’annonce » de la venue du vice-président était un poisson d’avril de nos confrères du Salon beige (blogue dirigé également par Guillaume de Thieulloy). Il était assez facile de le voir : il suffisait de cliquer sur le lien indiquant la « source » de « l’information » pour tomber sur un dessin de poisson.
Alors que les officines anti-liberté d’expression ne cessent de dénoncer les « fake news », peut-être serait-il utile que les parlementaires montrent l’exemple en s’intéressant aux sources des articles qu’ils lisent et citent.
Mais le plus extravagant réside peut-être dans la déclaration même du sieur Le Gall qui disait craindre que M. Vance ne vienne pas en « simple pèlerin » mais tienne « un discours idéologique, frontal, contre notre République et, en tout cas, avec une certaine vision de la religion qui n’a pas lieu d’être dans le débat public ».
D’abord, on voit que notre olibrius n’a pas souvent participé à un pèlerinage car il est assez compliqué d’y tenir quelque discours idéologique que ce soit.
Par ailleurs, que je sache, M. Vance n’est pas tenu à la neutralité du service public prévue par la loi de 1905.
Mais surtout, cette philippique s’apparente fort à ce « délit de faciès » que l’extrême gauche reproche si souvent à ses adversaires. Comment savoir à l’avance quel discours M. Vance aurait pu tenir si, d’aventure, il était venu à Chartres et y avait discouru ? Et comment mieux prouver que l’extrême gauche se définit essentiellement par son refus de laisser parler ses adversaires ?