L’hégémonie culturelle de la gauche

L’hégémonie culturelle de la gauche

Le second tour des législatives montre une nouvelle fois que « sauver la république » se fait souvent au détriment de la démocratie.
On sait que les « grands ancêtres » de 1789 étaient fort méfiants à l’égard du peuple et qu’ils ont imaginé la « démocratie représentative », précisément pour éviter que le peuple – réputé superstitieux et obscurantiste – se mêle de gouverner. Tout au plus pouvait-il choisir des « représentants » qu’il ne connaissait pas parmi les listes que lui présentaient les « clubs de pensée » si bien décrits par le grand historien Augustin Cochin.
MM. Macron et Mélenchon et l’immense majorité de la caste jacassante se sont montrés admirablement fidèles à ces ancêtres qu’ils invoquent régulièrement.
Je ne veux évidemment pas dire par là que le seul vote populaire était celui qui s’est porté sur le RN et ses alliés. Mais l’escamotage qui a permis d’annuler le vote de plus de 30 % du corps électoral est un travail « d’artiste ».
Il suffit de regarder les résultats pour comprendre ce que j’entends par « escamotage » : au deuxième tour, feu la majorité présidentielle réunit 6,3 millions de voix qui lui donnent 148 sièges, quand le RN réunit 8,7 millions de voix pour 88 sièges. Le poids d’un bulletin Ensemble a donc été environ 2,3 fois plus lourd que celui d’un bulletin RN. Les électeurs macronistes étant naturellement plus « éclairés » que les électeurs du RN, n’était-il pas logique de leur donner un poids plus important dans ce que l’on continue étrangement la « représentation nationale » ?
Mais, au-delà de cet incroyable déni de démocratie, réalisé au nom précisément de la démocratie en danger, il faut maintenant réfléchir un peu aux conséquences.
Une majorité dominée par l’extrême gauche succède à une majorité dominée par le centre gauche. Même si M. Macron parvient à éviter de nommer un Premier ministre issu de LFI (ce qui, à l’heure où j’écris, est loin d’être certain), je vois mal comment la gauche la plus radicale n’aurait pas le principal poids politique dans cette majorité – à la fois du fait de son poids relatif dans le Nouveau Front populaire et du fait de sa domination dans les milices urbaines (qui ont déjà commencé leurs intimidations).
Nous revenons cette fois aux grandes heures de 1793 où les Montagnards étaient soutenus par les milices de sans-culottes menaçant physiquement les « modérés » et radicalisant de force toute la Convention.
Le plus vraisemblable, c’est que la « bordélisation » de l’Assemblée entraîne un grippage des institutions et que nous soyons de nouveau appelés aux urnes avant 2027. En attendant, nous allons devoir subir la domination d’une gauche revancharde et radicale.
Naturellement, cette gauche ra­dicale est principalement inquiétante par ce qu’elle annonce tranquillement son intention de remplacer un peuple « qui vote mal » par un nouveau peuple – qui, pour le moment, la soutient et, demain, égorgera ses anciens mentors sans hésitation pour la plus grande gloire d’Allah.
Elle est aussi inquiétante par sa haine des libertés publiques, déjà bien mises à mal.
Le plus tristement comique de cette histoire est que beaucoup, dans l’électorat modéré, s’inquiétaient du programme économique du RN (effectivement fort contestable) ; ils ont désormais un programme plus collectiviste que celui de 1981. Brillant résultat !
Il est, en tout cas, urgent que la droite comprenne ce qu’implique la domination culturelle de la gauche (des associations militantes aux médias en passant par l’université) et se dote des moyens de contester celle-ci à tous les niveaux en développant une véritable contre-culture défendant notre vieille civilisation contre les attaques gauchistes.

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