L’idéologie bruxelloise et la réalité économique

L’idéologie bruxelloise et la réalité économique

À en croire les gazettes spécialisées sur les arcanes bruxellois, M. Ma­cron tenterait par tous les moyens de retarder la validation du traité de libre-échange de l’Union européenne avec le Mercosur (une douzaine de pays d’Amérique du Sud).
Il est en effet très vraisemblable qu’aussitôt que ce sujet sera revenu sur la table, les révoltes paysannes reprendront de plus belle – et le moins que l’on puisse dire est que la fragile majorité n’a pas besoin de cela !
Le problème, c’est que M. Macron pouvait demander ce qu’il voulait à Ursula von der Leyen avant l’été (on prétend qu’il a pu suspendre cet accord avec le Mercosur d’un simple SMS au début de l’année), mais qu’aujourd’hui, sa parole ne vaut plus grand-chose.
D’abord, parce que tout le monde sait qu’il a perdu les élections européennes, puis législatives.
Ensuite, parce que son arrogance lui a aliéné l’immense majorité de ses partenaires au sein de l’Union européenne et que peu de dirigeants bougeront le petit doigt pour lui.
Enfin, parce que Mme von der Leyen, désormais reconduite à la tête de la commission, ne se sent, par conséquent, plus tenue d’écouter, ni moins encore d’approuver, les requêtes de « Jupiter ».
Sur le fond, d’ailleurs, il est peu probable que ce dernier soit hostile à l’accord en question. Malgré son jeune âge, il est en effet l’un des derniers dinosaures à croire encore à la « mondialisation heureuse » et aux bienfaits de l’abolition des frontières.
Le problème est que cette abolition n’est bonne qu’à la double condition de ne pas traiter les hommes et les marchandises de la même façon (au contraire du mantra de l’UE sur la libre circulation des capitaux, des biens et des personnes) et qu’en matière de marchandises, la concurrence soit loyale.
Or, il est de notoriété publique que, si cet accord est signé, nos paysans vont devoir faire face à la concurrence de paysans sud-américains qui n’ont pas les mêmes contraintes de production : on interdit toutes sortes d’engrais et de traitements aux paysans français pour l’excellent motif de la santé des consommateurs, mais on accepterait des produits sud-américains n’ayant pas respecté les mêmes normes.
Autrement dit, si cet accord est signé, il entraînera la mort de l’agriculture française (et européenne en général) et l’effondrement des normes sanitaires et environnementales dont l’UE est si fière.
Mais, de façon générale, M. Macron et ses amis bruxellois ont quelques problèmes avec la concurrence : tantôt ils imposent à nos paysans une concurrence déloyale, tantôt ils jugent que l’avantage compétitif que nous donne notre industrie nucléaire est une concurrence déloyale et qu’il faut donc vendre notre électricité à prix coûtant aux Allemands (quitte à la racheter au tarif de l’électricité éolienne !).
Dans tous les cas, cela revient à se battre avec les deux bras attachés dans le dos et cela ne peut pas durablement fonctionner. Il est temps de revenir à des principes simples comme l’intérêt national ou l’échange équitable !

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