L’opposition PC-LFI et la vérité historique
On savait depuis des mois que le torchon brûlait entre LFI et le PCF (ce qui nous rappelle les vieux débats entre trotskistes et staliniens : rien de nouveau sous le soleil !).
Mais la déclaration de la députée LFI Sophie Chikirou comparant Fabien Roussel, secrétaire national du PC à Jacques Doriot a mis le feu aux poudres – et pourrait bien changer durablement le cadre du débat politique français.
D’abord, parce que Sophie Chikirou est réputée « très proche » de Jean-Luc Mélenchon (façon politiquement correcte de dire qu’elle partage la vie du tribun) et que cette déclaration apparaît, à tort ou à raison, comme une attaque de Jean-Luc Mélenchon lui-même.
Mais, surtout, parce que la domination marxiste sur la France de l’après-guerre repose tout entière sur une mythologie que la droite a « avalée » pratiquement sans protestation : le nazisme serait une droite radicale, dont le communisme serait l’exact contraire. D’où le fait que tout anti-communiste, et plus généralement tout militant de droite un tant soit peu cohérent (et donc gênant pour la gauche) se voit nécessairement accusé de « fascisme » depuis des décennies.
C’est évidemment faux : le national-socialisme est au moins autant de gauche que de droite et une bonne partie de la droite traditionnelle s’y opposa (les premiers résistants ont d’ailleurs été souvent des sympathisants royalistes).
Et, en sens inverse, chacun sait que le communisme international (et le PC soi-disant « français » en particulier) n’a pas toujours été opposé à Hitler, puisque, de la signature du pacte germano-soviétique à l’invasion de l’URSS, les communistes ont, au contraire, collaboré avec l’Allemagne nazie.
Doriot lui-même a été longtemps un stalinien de stricte observance et c’est simplement parce qu’il a rompu quelques mois avant Staline avec la stratégie de lutte « classe contre classe » pour défendre ce qui devait devenir le front populaire que Doriot a été expulsé du parti : ce n’était donc pas un désaccord de doctrine, mais un désaccord d’agenda (de même que la collaboration reprochée à Doriot fut prônée pendant de longs mois par ses censeurs !).
En ouvrant le débat sur cette période, LFI prend un risque considérable. Si l’opération réussit, Jean-Luc Mélenchon et les siens bénéficieront de cet avantage considérable qu’a eu le PC pendant des décennies de dire qui est moralement fréquentable et qui ne l’est pas. Mais, si elle échoue, c’est toute la gauche qui va exploser et révéler au grand public sur quels mensonges repose sa domination.
Peut-être allons-nous enfin sortir de cette étrange « Libération » qui ne fut, en réalité, que le passage de la domination militaire du nazisme à la domination culturelle du stalinisme !
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