L’Ukraine et la veulerie de l’Occident
Merci, Général Yakovleff, de dénoncer enfin sur LCI la veulerie de l’Occident !
Il y a encore dans notre pays des personnes qui voient ce qu’ils voient et disent ce qu’ils ont vu – et le général en fait partie.
Général de corps d’armée, il a l’expérience du terrain et, ancien haut responsable de l’OTAN, il sait de quoi il parle, contrairement à tous ces ultracrépidarianistes (ceux qui parlent de ce qu’ils ne connaissent pas) qui soutiennent ou trouvent une excuse à Poutine, un « Hitler » avec la bombe nucléaire.
J’ai souvent entendu nos éminents « diplomates » affirmer qu’on aurait certainement évité la Seconde Guerre mondiale si on était intervenu dans les années trente pour stopper Hitler et son parti nazi (national-socialiste pour ceux qui l’auraient oublié) qui, dans son livre « Mein Kampf », avait expliqué ce qu’il allait faire.
Les mêmes, maintenant, nous disent qu’il ne faut surtout pas intervenir pour éviter une Troisième Guerre mondiale. Cherchez l’erreur !
Il n’en faut pas plus pour donner le feu vert à Poutine et, du fait de notre crédulité, voire de notre lâcheté, il peut réaliser son rêve de dictateur : recréer les contours de l’ancien bloc soviétique, mais surtout détruire l’Occident, dont le principe de liberté ne lui convient absolument pas.
Après avoir fait pression sur les Ukrainiens pour qu’ils restituent à la Russie les têtes nucléaires, lors de la signature du mémorandum de Budapest en 1994 (signé par le États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie elle-même), accord diplomatique qui, en contrepartie, garantissait à l’Ukraine son indépendance et le respect des frontières reconnues par le droit international (y compris la Crimée et le Donbass), les Occidentaux se sont parjurés en ne respectant pas leur engagement.
L’indépendance de l’Ukraine aurait dû lui permettre, en pays souverain, de se rapprocher d’organisations comme l’OTAN, aucun autre pays ne pouvant prendre cette décision à sa place.
D’ailleurs sa candidature devait être validée à l’unanimité et lui avait déjà été refusée par la France et l’Allemagne en 2008.
Avons-nous suffisamment aidé l’Ukraine ? La réponse est NON car, si on pouvait douter en 2022 de la volonté de Poutine de détruire l’Occident, ce n’est plus le cas. Comme tout bon dictateur, il l’a annoncé et il le fera, sauf à le contrer dans sa folle aventure. C’est l’existence même de l’Europe qui est en jeu.
Ce n’est pas l’élection de Trump qui nous sauvera et c’est donc bien à nous, Européens, d’assurer notre protection. Pour cela, les aides promises (américaines y compris) s’élèvent à ce jour à environ 150 Mds€, dont la moitié pour l’Europe.
À ce jour également, on estime à 50 000 tués en Ukraine et environ 150 000 blessés handicapés gravement.
On peut en chiffrer l’équivalent valeur, même si c’est délicat : il suffit d’utiliser ce que notre Code du travail, confirmé par le Code pénal en 2004, prévoit pour l’indemnisation d’une victime d’accident du travail, soit un million d’euros pour un décès et 1,5 million pour un handicapé à vie.
Ça donnerait dans ce cas 50 Mds€ + 225 Mds€, soit 275 Mds€. On est loin du compte et, si on veut que les combattants Ukrainiens continuent à faire barrage à cet « axe du mal », il faut les aider plus et surtout plus vite et sans entrave, avant que la barrière ne se fende et ne laisse la porte grande ouverte à un Poutine, désormais épaulé militairement par la Corée du Nord et l’Iran – des « exemples de démocratie » comme chacun sait !
On aurait pu stopper cela en 2022 si nous n’avions pas été aussi lâches, en inventant unilatéralement des soi-disant « cobelligérances » pour nous « protéger » d’un risque certes existant mais dix fois moins important qu’actuellement, puisque nous ne bénéficierons plus de l’engagement américain et que la Chine risque de rejoindre ouvertement ces ennemis jurés de la démocratie.
Plus grave encore peut-être, si l’Ukraine tombe sous l’escarcelle russe, il est possible que ces braves guerriers rejoignent, par dépit, l’agresseur russe et se retournent donc contre nous avec l’efficacité qu’on leur connaît.
Je ne donne donc pas cher de cette Europe qui a mis des siècles à devenir démocratique et ce sera la fin d’un beau rêve.
Alors réveillons-nous, nous le devons à nos enfants et petits-enfants qui, sinon, diront : « Ah, si nous étions intervenus en 2022, nous aurions certainement évité la Troisième Guerre mondiale ».
À méditer !
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