L’uniforme à l’école : une fausse bonne idée
On reparle de l’uniforme à l’école !
Cette évocation surgit régulièrement. Cette fois, on avance.
À la rentrée 2024, il est prévu de passer à des expérimentations dans certaines écoles de certains territoires, non encore désignés, même si des villes se sont déjà portées volontaires.
Aucun des médias audiovisuels auxquels j’ai eu accès ne prend la peine de rappeler pourquoi cette idée a pris forme.
Pourtant, c’est essentiel.
Ce projet vestimentaire s’inscrit dans la panoplie des solutions susceptibles de nous sortir du désastre de l’Éducation nationale.
Certains parlent du retour de l’uniforme. À ma connaissance, il n’a jamais été imposé ; sauf dans de rares écoles privées ou dans les lycées militaires.
Je fais partie des grands anciens qui ont porté une blouse grise en primaire, surtout parce que l’écriture à la plume trempée dans l’encre était source de salissures inévitables chez les petits. On ne pouvait pas parler d’uniforme.
Le ministre lui-même n’a pas les idées très claires à ce sujet.
Il est question de définir ce vêtement « localement et au cas par cas ».
Je crains déjà que ce soit n’importe quoi.
Il y a une chose qui échappe à toutes ces personnes.
Les jeunes ont déjà un uniforme auquel ils renonceront avec difficulté : le jean, les baskets, et accessoirement le sweat-shirt.
Celui-là, en outre, est gratuit pour le contribuable ; c’est assez rare pour être noté.
Ce ne sera pas le cas si une tenue unique est imposée.
Et surtout, qui en fera respecter un port correct ? Les instituteurs et les professeurs ? Dont même les meilleurs d’entre eux ont déjà bien du mal à faire respecter une discipline de base dans leur classe ?
Dans les « beaux quartiers », là où il y en a le moins besoin, bien sûr ça peut marcher.
Cela suffira à faire quelques belles émissions de télévision. Mais vous voyez ça dans les « banlieues » ?
On rêve une fois de plus.
C’est à mettre au rayon des illusions avec le « service national universel » qui, en deux ou trois semaines, est censé donner à nos jeunes l’éducation civique que l’école est incapable de leur inculquer en dix ans.
Ce qui compte, ce n’est pas ce que les élèves ont sur le dos ; c’est ce qu’ils ont dans la tête.
Les couturiers ne compenseront pas les carences de l’État, de l’Éducation nationale et des familles.
Accompagnant un travail de fond sur la formation morale et citoyenne de nos jeunes, comme ce fut le cas dans un passé maintenant lointain, cela pourrait se comprendre. Mais, pour ça, il faut 15 ans au minimum.
Dans la situation actuelle, on en attend trop. C’est mettre une couche de peinture sur un support en train de se défaire.
Je suis donc hostile à l’idée de définir un uniforme à l’école parce que, réduite à elle-même, ce sera une mesure cosmétique, coûteuse et inutile.
L’urgence est de restaurer l’autorité des maîtres, chasser nos « pédagogistes », et changer la nature des programmes.
Mais je doute que cela se fasse avec la classe politique que l’on a aux affaires. Si les actes de Monsieur Attal me donnent tort, je m’en réjouirai.
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