Ne pas récrire l’histoire

Ne pas récrire l’histoire

Si j’accepte habituelle­ment la fascination d’É­velyne Joslain pour les États-Unis et leur président actuel, j’ai bondi au plafond en lisant (n° 1495) « ce que nous devons aux héros, essentiellement américains et anglais, qui marchèrent sur Berlin ».
Je suppose qu’elle a étudié l’histoire dans une BD ou au travers des films américains comme « Le jour le plus long » mais elle est aussi documentée et objective que l’hébété illettré de l’Élysée, ce qui n’est pas peu dire !
Si, malgré leur supériorité aérienne, leur écrasante supériorité numérique en hommes et en matériel, plus l’aide de la Résistance, les troupes anglo-américaines mirent deux mois à percer la ligne de résistance allemande en Normandie, c’est bien parce qu’ils n’étaient pas des héros mais des amateurs qui se battaient pour les intérêts économiques de leur pays et rien d’autre.
Rappelons les faits. Le 7 décembre 1941, les Japonais attaquent la base de Pearl Harbour, une heure avant de déclarer la guerre. Bien qu’étant informé, le président Roosevelt s’étrangle d’indignation et lance son pays dans la guerre. Alors que le traité d’alliance germano-japonais ne prévoyait une aide qu’en cas d’attaque subie par l’un ou l’autre, Hitler déclare la guerre aux EU dès le lendemain 8 décembre.
Si la guerre, surtout navale, est intense dans le Pacifique, elle démarre lentement à l’Est pour les troupes américaines : AFN puis Sicile, campagne d’Italie, enfin débarquement de Normandie, puis celui de Provence, (plus important et injustement oublié).
À l’ouest, les troupes franco-anglo-américaines ne rencontrent que des effectifs modestes, vieillis, et mal équipés car l’élite de l’armée allemande était restée sur le front russe, décimée autant par l’acharnement de l’Armée Rouge à défendre le sol natal que par le froid intense auquel les troupes allemandes n’étaient pas préparées.
Tandis que le rouleau compresseur russe avance inexorablement à l’est, les troupes franco-anglo-américaines effectuent, en comparaison, une relative promenade de santé à l’ouest, malgré quelques sursauts sans lendemain comme la contre-offensive des Ardennes où, là encore, le froid fut l’allié le plus efficace des Alliés.
Conformément aux accords d’état-major, après avoir soigneusement laissé les Allemands exterminer le ghetto de Varsovie, les Russes arrivent à Berlin fin avril 1945 et, après le suicide d’Hitler le 30 avril, l’Allemagne capitule le 7 mai.
Dans le Pacifique, en évitant au maximum les pertes humaines, les EU contraignent le Japon à capituler après lui avoir lancé 2 bombes atomiques et lui faire croire qu’ils en avaient d’autres.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les pertes totales US de la Deuxième Guerre mondiale sont de l’ordre du cinquantième des pertes russes (militaires et civils additionnés).
Pour ma part, le 8 mai, j’ai une pensée reconnaissante pour les Japonais qui eurent la bêtise de « réveiller le géant endormi » américain où le lobby pro-hithlérien était actif et puissant avec des leaders comme Joseph Kennedy (père de JFK) ou Charles Lindberg, etc.
Mme Joslain, ce n’est pas parce que nous sommes totalement (et justement) opposés à la politique actuelle de Poutine que nous devons oublier ou réécrire l’Histoire !

Partager cette publication

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *