Nicolas a raison d’en avoir marre !

Nicolas a raison d’en avoir marre !

Depuis quelques mois, on voit fleurir sur les réseaux sociaux, ce commentaire laconique face à n’importe quelle annonce de (nouvelle) dépense publique : « C’est Nicolas qui paie. »

Ce « Nicolas » est devenu un phénomène politique, que, dit-on, les partis scrutent comme le lait sur le feu.

Nicolas incarne un quadragénaire, souvent diplômé, de la classe moyenne éreinté par une fiscalité délirante.

Inutile de dire que la presse bien-pensante, du « Monde » à Radio France, s’est empressée de dénoncer la « récupération » par « l’extrême droite ».

Pour au moins deux raisons.

La première, c’est que l’UDR Gérault Verny fut le premier à parler de Nicolas à l’Assemblée.

La seconde, c’est que Nicolas fleure bon la France d’avant – et que les utilisateurs de l’expression sont, par conséquent, suspectés d’opposer Nicolas aux « jeunes racisés » comme on dit dans la novlangue contemporaine.

Il est impossible de dire ce qu’il y a « derrière » le slogan « c’est Nicolas qui paie » puisqu’il s’agit d’un slogan né dans les limbes des réseaux sociaux et utilisé par des personnes très différentes.

Il peut fort bien servir comme un slogan hostile à la retraite par répartition, mais tout aussi bien comme un slogan anti-immigration – et les deux sont parfaitement justifiés.

Ce que la caste jacassante ne veut pas voir, ce qu’elle occulte délibérément en s’interrogeant doctement sur les ennemis réels ou supposés de ce Nicolas imaginaire, c’est que le système fiscal français est profondément injuste et inefficace.

Oui, il y a bel et bien un problème à ce que les actifs représentent moins de la moitié de la population totale (en gros, 30 millions d’actifs sur 65 millions d’habitants) – d’autant que les créateurs de richesse ne représentent qu’environ les deux tiers de cette population active.

C’est-à-dire qu’environ 20 millions de travailleurs font vivre 65 millions de personnes.

Naturellement, les 45 millions restants ne sont pas tous des fainéants entretenus à ne rien faire : beaucoup ont travaillé dur dans le passé (les retraités), d’autres travailleront plus tard (les jeunes), d’autres encore rendent d’immenses services à la société qui échappent aux statistiques (les bénévoles et tout particulièrement les mères de famille).

Mais ce qui se faisait tout naturellement avec les solidarités familiales ou avec des systèmes d’assurance est devenu délirant avec l’État-providence qui prétend savoir mieux que nous comment soutenir nos proches et verse en pratique des milliards d’euros chaque année dans le tonneau des Danaïdes du gaspillage.

Prenons l’exemple de la retraite. Il est clair que le système actuel est particulièrement peu efficace puisqu’en moyenne, dans le secteur privé, un euro de cotisation donne 1,33 euro de retraite (et je ne parle pas de la dette des caisses de retraite !). Alors qu’un rendement de 5 % transformerait un euro en deux en 14 ans seulement.

Le problème n’est pas d’opposer les actifs aux retraités mais de constater qu’un système collectiviste fonctionne beaucoup moins bien que la subsidiarité et la responsabilité.

Oui, Nicolas a bien raison de dénoncer ce système fiscal malsain. Comme tous ses aïeux, il financerait sans rechigner l’État régalien, conscient que sa sécurité et sa prospérité en dépendent. Mais il refuse – à juste titre – de financer une armée d’assistés en bas de l’échelle et, en haut, une armée d’oligarques qui utilisent l’argent public pour se créer sur son dos une clientèle électorale.

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