Nos nations ne veulent pas mourir…

Nos nations ne veulent pas mourir…

Il est toujours intéressant d’avoir à connaître l’appréciation de ceux dont l’action politique se mesure à l’adhésion que leur électorat en a donnée au fil du temps et en donne aujourd’hui.
Ainsi, M. Escoffier fait-il parler les dirigeants LR dans le n° 1459, et l’on comprend mieux leur souci d’écarter le RN du jeu politique au prix, le cas échéant, d’alliances contre nature : selon eux, il conviendrait d’éliminer de l’esprit des peuples le concept de Nation. C’est-à-dire celui d’une communauté d’individus possédant une unité historique, linguistique, culturelle, économique et titulaire de souveraineté.
Vaste programme aurait dit le général, qui prônait une Europe des Nations de l’Atlantique à l’Oural et non cet organisme fédéral amputé de ce membre vital qu’est la Grande-Bretagne et en guerre avec la Russie.
Europe des Nations, rappelons-le, cela veut dire que la communauté sera d’autant plus forte que chaque nation sera plus forte.
La France et l’Angleterre ont-elles eu besoin d’une administration fédérale européenne pour fabriquer l’avion Concorde, la France sa puissance nucléaire, le TGV et son indépendance ? Peugeot pour vendre ses voitures au Japon et Toshiba les siennes à la Suède ?
Vous avez raison : le boucher du village qui voit s’installer un hypermarché à proximité est probablement condamné. Il ne pourra survivre qu’en devenant chef du rayon boucherie d’une grande surface qui, dispensée d’accueil du public, de service personnalisé à la clientèle (de gestion de facilités de paiement par exemple), en un mot de relations humaines, dispose des moyens de vendre moins cher.
Et notre boucher, du statut d’individu respecté et honoré, sera devenu fonctionnaire. C’est-à-dire quelqu’un d’indifférent à ce qu’on pourra penser de son affaire, de la qualité des produits qu’il vend, des bénéfices qu’en retire son entreprise ou de l’appréciation de la clientèle à son endroit.
En d’autres termes, comme le dit M. Escoffier, il aura troqué sa fonction devenue obsolète d’agent national (en fait local) pour celle « d’agent d’influence mondialiste » (disons : extérieure).
Quant à la population de son village, elle aura perdu quelque chose comme un peu de sa souveraineté.
Un mot encore pour saluer ces structures super-étatiques (UE, ONU, OMS, Unesco, etc.) qui offrent aux hommes politiques, dit l’auteur, des perspectives de carrière beaucoup plus riches en privilèges. Là encore, on mesure l’efficience de ces citadelles de la mondialisation à travers leurs performances en termes de règlement des conflits, d’éducation de la jeunesse du monde, de grandes réalisations continentales ou de l’aide aux États pour juguler des pandémies.
Vous devriez quand même observer, chers dirigeants LR, l’élan quasiment unanime aujourd’hui des peuples d’Europe vers plus de respect de ce qu’ils sont, de leur histoire, de leur patrimoine, en un mot de leur civilisation, d’eux-mêmes.
Et il suffisait, ces derniers temps, de voir ces masses – nationales – le drapeau à la main, défendre sportivement leurs représentants aux Jeux olympiques dans les stades, le long des routes ou sur les estrades, pour mesurer l’attachement des peuples à l’idée de nation.

Philippe Chesney

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