Océans

L’état actuel des océans a récemment suscité à Nice la célébration d’une grand-messe où officiaient les prophètes de nos destinées au nombre desquels concélébrait notre président, Emmanuel Macron.
Et qui y trouverait à redire ? L’élévation du niveau des mers et océans n’a-t-il pas été de 20 centimètres depuis un siècle ? S’assagit-elle aujourd’hui ? Eh bien non ! Elle poursuit ses inconséquences : 3,2 millimètres par an !
Alors, la pollution ? Certes, nous apprend-on, il y a les résidus des crèmes solaires de nos plages de l’été mais ce qui importe plus peut-être, c’est l’invasion des plastiques qui représentent 85 % des déchets marins : entre 75 et 200 millions de tonnes, on ne sait pas plus précisément.
Mais, voyons ! Pour situer le contexte de ces abominations, a-t-on pris la peine de nous dire, lors de cet office, ce que représentent en masse liquide les mers et océans de la planète ? Eh bien non !
Pourtant ce n’est pas un détail car il s’agit de 1 milliard 450 millions de kilomètres cubes d’eau ! Je dis bien : kilomètres cubes ! Disons alors que, si tous les porte-containers du monde entier, remplis à ras bord d’hydrocarbures, sombraient simultanément dans nos mers et océans – ce qu’à Dieu ne plaise –, cela reviendrait à peu près à verser une cuiller à café de pétrole dans le lac du Bois de Boulogne.

Philippe Chesnais