Pathétiques politicards

Pathétiques politicards

Le spectacle que ce que l’on appelle encore par dérision la « représentation nationale » a donné lors de l’installation de ses instances dirigeantes, la semaine dernière, a été particulièrement peu glorieux.
Tout d’abord, Yaël Braun-Pivet a été réélue présidente.
En un sens, c’est une bonne nouvelle si l’on songe que son principal concurrent était un député communiste, André Chassaigne, soutenu par l’ensemble du Nouveau Front populaire.
L’homme est d’ailleurs plutôt aimable, mais songer que le Parlement d’un vieux pays comme la France ait manqué de peu être présidée, en 2024, par un communiste passe l’entendement.
En tout cas, la réélection de Mme Braun-Pivet, même si elle nous évite le grotesque et l’indécent d’une présidence communiste, donne un message affligeant.
D’abord, elle indique que la caste politique se moque comme d’une guigne des électeurs. Des millions de personnes ont voté pour « sortir les sortants ». Résultat : on reconduit la même au perchoir !
J’avoue que je ne comprends pas pourquoi, pratiquement à chaque soirée électorale, nous avons droit aux lamentations obligatoires sur l’abstention : manifestement, les politiciens préféreraient largement que l’abstention soit de 100 % !
Le deuxième message déplorable de cette élection tient à son aspect de petite magouille politicienne.
Mme Braun-Pivet ne l’a pas emporté parce que les députés macronistes disposaient d’une majorité (fût-elle simplement relative), mais par suite d’un petit arrangement avec Laurent Wauquiez.
Cela fait un peu mesquin, spécialement après un scrutin qui envoie un message aussi net de ras-le-bol de la part des électeurs.
Mais le meilleur était à venir.
Après l’élection de la présidente, il fallait élire les instances dirigeantes de l’Assemblée.
Cette fois, les députés ont fait encore plus fort. Ils ont d’abord dû annuler un premier scrutin entaché de fraude !
Le second scrutin a manifesté un remarquable sectarisme puisque le RN, pourtant premier groupe de la nouvelle Assemblée, n’a tout simplement aucun poste au bureau.
L’extrême gauche avait adressé un oukase aux autres partis, « proposant » de refuser toute représentation au RN au nom du « cordon sanitaire ».
C’est évidemment minable. Mais c’est aussi une très mauvaise stratégie : le RN apparaît désormais comme la seule opposition cohérente. En tout cas, la « représentation nationale » ne sort pas grandie de cette semaine !

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