Pétition loi Duplomb : un pas vers la lumière ?
Un éclair vient de zébrer le ciel d’été de nos parlementaires : la pétition à 1,5 million de signatures dirigée contre la loi Duplomb rétablissant l’usage d’un pesticide dans l’agriculture.
On pense à un titre resté célèbre, « Un cri dans le silence ».
D’ordinaire, en effet, même si une loi apparaît critiquable, elle passe comme une lettre à la poste dans l’opinion. La classe politique estime d’ailleurs que c’est dans l’ordre des choses. Elle légifère et la société civile doit opiner.
Cette fois, une étudiante de 23 ans a sonné le tocsin sur les réseaux sociaux qui se sont emballés au point de donner corps à une protestation qui, vu son ampleur, déborde largement le milieu écolo.
On perçoit clairement dans les réactions de la partitocratie régnante un mélange de désappointement, d’agacement et quelque part d’inquiétude face au succès de cette pétition.
Mesurant qu’il y a un sérieux malaise dans l’opinion, elle envisage, pour éteindre l’incendie, un nouveau débat sur le dossier à la rentrée, prévenant toutefois – avant la censure de la loi par le Conseil constitutionnel – qu’il n’y aurait pas de remise en cause de la loi adoptée.
Force doit rester à la représentation nationale !
Autrement dit, même si la loi déplaît aux citoyens, elle doit être appliquée. Car, en démocratie française, c’est ainsi : ce sont les représentants qui sont souverains, pas les citoyens…
Nous verrons, pour notre part, dans cette contestation forte un signe encourageant, même si nos institutions la destinent à rester platonique. Nous y trouvons la marque d’un progrès dans l’esprit de nos compatriotes de l’idée prometteuse de « contrôle citoyen » (voir le n° 1455).
C’est-à-dire que le peuple ne doit plus subir mais, quand il l’estime utile, se lever et s’opposer à un projet qu’il estime mauvais.
Il faut bien sûr aller plus loin pour transformer l’essai, à savoir aller vers la réforme constitutionnelle, qui fera de nos compatriotes – à l’instar de leurs voisins suisses – des acteurs majeurs de leur destin.
La jeunesse de l’initiatrice de la pétition nous indique que la France est une source d’énergie toujours renaissante autorisant un certain optimisme pour l’avenir. Une dynamique s’annonce. Ce ne serait pas mal si un semblable mouvement de l’opinion se développait s’agissant du programme énergétique à 10 ans (PPE) approuvé par les députés dernièrement qui devrait assurer au lobby des énergies renouvelables – lequel est en train de détruire, à marche forcée, le paysage français – un pactole de 300 à 400 milliards d’euros sur le dos des contribuables et des usagers du réseau de distribution d’électricité.
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