Aides publiques aux entreprises
L’affaire Bridgestone défraie la chronique. Le fabricant japonais de pneus devrait en effet fermer prochainement son usine de Béthune, conduisant au chômage 863 employés – sans parler des emplois indirects.
Il n’est pas difficile de comprendre la colère de ces ouvriers et des élus locaux.
D’autant qu’entre 2008 et 2019, l’usine a reçu au moins 620 000€ d’argent public.
Mais j’avoue que les colères de Bruno Le Maire ou de Xavier Bertrand ne me semblent pas très convaincantes.
Oh, bien sûr, ils sont sans doute réellement scandalisés qu’une société ayant reçu de l’argent public licencie massivement.
Mais comment ne voient-ils pas que ce qui est en cause, bien avant Bridgestone, ce sont leurs propres principes économiques et politiques?
Ce qui est malsain, c’est la possibilité même de donner de l’argent public aux entreprises.
Avant la crise sanitaire, on estimait généralement ces aides publiques aux entreprises à quelque 100 milliards d’euros.
Un gouvernement réellement favorable aux libertés, aux entreprises et à l’emploi devrait supprimer ces aides publiques et les transformer en baisses de charges.
Ce n’est pas, en effet, aux dirigeants politiques de dire aux entrepreneurs où ils devraient investir.
Or, donner de l’argent public aux entreprises, c’est exactement cela. Mais croit-on vraiment que Xavier Bertrand est plus compétent que le PDG de Bridgestone pour savoir où investir?
Par ailleurs, tout le monde sait que les aides publiques sont massivement absorbées par les grandes entreprises multinationales (qui ne créent guère d’emplois en France) et non par les PME.
Pour une raison simple : un patron de PME n’a pas le temps de remplir les innombrables paperasses qui accompagnent et conditionnent ces aides publiques. Et il n’a d’ailleurs pas, en général, le réseau qui pourrait le faire bénéficier de cette manne publique.
Au contraire, les baisses de charges profiteraient à tous.
Plus exactement, elles profiteraient à toutes les entreprises rentables (car les aides publiques maintiennent artificiellement en vie des entreprises condamnées à disparaître).
Moins de paperasses, plus de PME rentables, plus d’emplois. Les avantages des baisses de charges sur les aides publiques sont clairs. Alors pourquoi ces dernières subsistent-elles ? Tout simplement parce qu’elles entretiennent le clientélisme électoral qui nous coûte si cher.
Comments (8)
Il y a moins de 30 ans, la France construisait 4 millions de voitures par an, aujourd’hui ce nombre est tombé à un million.
Avant, il y avait 5 pneus par voiture, aujourd’hui 20% des véhicules n’en compte que 4.
Dans le même temps, la durée de vie des pneumatiques de qualité s’est accrue de 20 à 30 %.
Je ne parles que des pneus de voitures particulières, ceux des camions ont des performances sans aucune mesure.
Depuis ces mêmes 30 années, le mondialisme a ouvert les vannes du commerce et le marché est envahi de pneus de basse qualité à bas prix (mais haute rentabilité pour les vendeurs). Le pneu est un produit de très haute technologie auquel personne ou presque ne porte la moindre attention, c’est ce qui fait que de nombreux clients coincés par leurs finances achètent des produits bas de gamme venus de loin.
Alors, quand MICHELIN a dit attention, ça va mal tourner, personne n’y a prêté attention.
Good Year avec son usine de cocos CGT en grève a ouvert le bal, maintenant c’est Bridgestone, le dragon japonnais qu’on croyait indestructible.
La France industrielle est EN MARCHE … vers le gouffre.
pourquoi mettre des pneus haut de gamme sur une guimbarde de troisième main ?
Pour éviter d’aller finir dans le décor…avec, éventuellement, sa famille.
Mais ceci peut échapper aux gugusses qui, tel l’onaniste Grivaux, pensent que “ces gens là” qui fument des clopes et roulent au diésel peuvent bien se suffire de pneus savonnettes.
ce n’ est pas une réponse à ce qui n’ était pas une question !
on y met aussi des disques de freins non conforment qui se fendent à l’ usage ce qui est pire encore
bref et malheureusement bien des voitures des banlieues gilets jaunes sont bricolées et n’ ont rien à envier aux taxis de Tunis, d’ Abidjan, de Dakar ou de Bamako
beaucoup de nos concitoyens qui travaillent sont entrés dans le tiers-monde grâce à l’ économie financière si chère à Trump
La comparaison avec les taxis d’afrique est assez juste : normal pour un pays qui se créolise, comme dit l’autre.
ce qui est en cause, dans ce cas précis, c’ est le marché mondial et contre ça l’ Etat et les salariés ne peuvent rien sauf de monter en gamme : mais les seconds le peuvent ils ?
Mais non, les “seconds” – les salariés – ne peuvent pas monter en gamme, car, ainsi que vous l’affirmez à longueur de vos vaticinations , ils sont tous des “beaufs”, des “raz du front”, des “cons”. Il n’est que Diafoirus qui ait une compétence en ce monde, c’est tout dire. Pourquoi n’est il pas déjà dictateur en chef de l’Etat ?
les Suisses s’ adaptent ! sont ils plus intelligents ? non mais moins fainéants intellectuellement certainement
vous par exemple que seriez vous capable de faire maintenant ? seriez vous même capable de suivre une formation dans ce qui fût votre métier ?