Honneur au Général de Villiers
Comme cela était prévisible, le général Pierre de Villiers a donc démissionné.
Sa décision est celle d’un homme blessé qui a su crier jusqu’au bout la vérité à ceux qui ont en main la destinée de la France, mais qui n’ont pas pris la mesure de leur mission et qui trahissent les idéaux de la nation.
Le geste de ce valeureux soldat, estimé et respecté par tous, mérite d’être salué.
Sa décision, logique et cohérente, témoigne de son sens des responsabilités, du devoir et de l’honneur.
Cependant, cet événement, jamais connu sous la Ve République, révèle une crise majeure qui couvait et qui s’est installée, sans doute durablement, entre une partie de l’élite politique et l’institution militaire qui est, avant tout, au service de la nation.
Et l’élément déclencheur revient au chef de l’État lui-même qui, par son discours ravageur et humiliant, a offensé, non seulement le général de Villiers, mais l’ensemble du monde militaire.
Il a, en effet, commis une faute grave qui est indubitablement une marque de faiblesse et qui sera lourde de conséquences.
Car il jette ainsi le doute sur ses capacités et son aptitude à appréhender les vraies menaces, qui pèsent non seulement sur la vie de nos soldats en opérations, faute de moyens suffisants et adaptés, mais sur la vie des citoyens français sur leur propre territoire, du fait de son refus, comme son prédécesseur, de reconnaître l’ennemi.
C’est pourquoi, les trois chefs d’état-major des trois armées (Terre, Air et Marine) qui ont été solidaires jusqu’ici du général de Villiers auraient dû le suivre, en démissionnant à leur tour pour créer un choc salutaire.
Peut-être le feront-ils dans les tout prochains jours.
Car il faut rappeler aux responsables politiques qu’ils ont – ils semblent l’avoir oublié – des devoirs à l’égard de la nation.
Le pouvoir légal qu’ils détiennent ne leur permet pas de faire n’importe quoi.
Cela dit, le président de la République a nommé un nouveau Chef d’état-major des armées, le général Lecointre.
Dont acte.
Mais cela ne clôt pas cette crise et le nouveau chef d’état-major ne peut pas accepter n’importe quoi.
Après le général de Villiers, il en va de sa crédibilité, de l’estime et de la confiance des militaires dont il prend à présent le commandement.
Mais, comme l’autorité, la confiance et l’estime ne se décrètent pas. Sa tâche sera donc difficile et délicate.
Car le chef de l’État ne semble toujours pas avoir bien compris les causes de cette crise, en déclarant que le rôle du chef d’état-major des armées n’est pas de défendre un budget.
Chacun sait, et les militaires plus que tout autre, que c’est le ministre de la Défense – pardon, des Armées – qui en est chargé (il n’aura échappé à personne que, depuis le début du quinquennat, le ministre des Armées est aux abonnés absents).
Il n’en reste pas moins qu’il revient au chef d’état-major des armées de répondre honnêtement aux questions des parlementaires, représentants du peuple, membres des commissions concernées et de leur dire, non pas sa vérité, mais la vérité sur la situation de nos armées, surtout lorsque le pays est en guerre.
Et il faut bien qu’en dernier ressort, les citoyens soient informés de la situation.
C’est le devoir du chef d’état-major des armées – que cela plaise ou pas, même au président de la République !
Antoine Martinez
Comments (6)
Villiers a tenu sa parole. Respect. Maintenant il ne lui reste plus qu’à compter les points dans son coin, bien au chaud, tandis que Jupiter, déboussolé, devra jeter tant et tant d’éclairs qu’ils vont rallumer les feux dans le sud !
Le temps du “en meme temps” est révolu : les chiffres sont têtus (tiens, eux aussi) et il va falloir faire avec en bidonnant de plus en plus. Les prochains mois ne vont pas être tristes.
Honneur à vous Général De Villiers, honte à celui par qui arrive cette polémique.
Tout à fait d’accord avec vous @JANVIER !
De Villiers général 5 étoiles, un dissident de plus parmi les bulletins blancs et nuls à venir, un équipier de moins dans celle des bras cassés….aux ordres.
Son remplaçant, général deux étoiles (plus malléable) face à une quarantaine de généraux 4 et 5 étoiles toutes armes confondues. Une pyramide renversée à l’image de ceux qui continuent à marcher sur la tête…
Le Général Lecointre n’a je l’espère pas vendu son ….âme au diable….
Comprenez bien ce qui s’est passé, j’avais compris, sur C dans l’air hier, “l’écharpe rouge ” de l’Express en a confirmé une partie .
Macron a poussé le général de Villiers à la démission après l’avoir pourtant confirmé. Son remplaçant était déjà dans les cartons depuis longtemps.
L’explication donnée : Macron voulait reprendre la main sur l’Armée.
Conclusion : Macron baisse le budget en reniant ses promesses électorales , il connaît le caractère vif de son CEMA qui se retrouve devant la Commission à l’AN, qui se lâche et un député LR ou en marche n’a plus qu’à balancer à la presse.
C’est gros comme une maison, ça se voit comme le nez au milieu de la figure.
Ce qui n’a pas été dit : Macron va privatiser l’Armee dont les missions relèvent d’ailleurs plutôt du mercenariat – Syrie, Irak, Libye, Afrique – et il fera appel à des milices genre Academi, fille de l’ex-Blackwater.
Attendez-vous à cela aussi en ce qui concerne gendarmerie -dépendant de l’Armee – et police.
De plus, pour se défendre contre le peuple, mieux vaut des milices que des autochtones peut – être patriotes.
Nous devons lui rappeler que l’Armee doit fidélité à la Nation et non à un dirigeant de carton-pâte , marionnette actionnée par la Banque.