Le triomphe des « barbus en sandales »
Ils sont 100 000 parmi 38 millions d’habitants en Afghanistan, soit 0,26 % de la population.
Pourtant, les Talibans, dont les deux tiers sont illettrés, ont mis en émoi la quasi-totalité du monde.
Il y a là quelque chose d’irrationnel, lorsque l’on compare les forces en présence. En effet, les « Barbus en sandale » (terme employé par Axel de Tarlé dans « C dans l’air ») n’ont constaté aucune opposition dans leur conquête du pouvoir face à 180 000 soldats de l’armée régulière afghane équipée d’un matériel autrement plus sophistiqué.
Que s’est-il donc passé ?
Il paraît évident que ces « soldats » ont refusé le combat et qu’ils ont ouvert grandes les portes des casernes, en toute complicité, aux Talibans qui ont pu bénéficier d’un armement mis alors gratuitement à leur disposition.
J’appelle cela de la trahison, accompagnée d’une grande lâcheté de la part d’une diaspora afghane.
On ne peut donc que donner raison aux Américains de se désengager d’une situation dans laquelle ils avaient tout à perdre.
C’est peut-être dommage pour une large partie de la population qui a cru à la démocratie dans leur pays.
Malheureusement, pour qu’il y ait une démocratie, il faut que la majorité d’un peuple l’impose – ce qui n’est absolument pas le cas là-bas.
Ce retrait aurait pu se faire plus tôt, mais l’abandon d’une force extérieure est inéluctable si elle n’a pas le soutien de ceux pour qui elle se bat.
C’est donc à l’Afghanistan de régler maintenant seul ses problèmes. Toutes ces personnes qui le fuient n’en sont pas dignes et devraient, comme c’est le cas du fils du regretté commandant Massoud, prendre les armes pour en chasser cette « minorité malfaisante ».
Ne soyons donc pas complices de ces extrémistes « fous de Dieu » en accueillant à bras ouverts tous ces « fuyards » qui, après avoir sous-traité leur sécurité, abandonnent en grand nombre leur pays au lieu de le défendre.
Soutenir l’exode d’une population jeune et bien formée est condamnable car cet exode se fait au détriment de leur propre pays qui a plus besoin d’eux que de Talibans.
C’est enlever à l’Afghanistan sa seule chance de voir ce pays se redresser.
Il faut, au contraire, soutenir les Afghans dans une lutte qu’ils doivent eux-mêmes accepter et pour laquelle nous pouvons les soutenir sans les envahir.
L’arrivée des Talibans ayant amené une dictature religieuse, c’est au peuple afghan, et à lui seul, de renverser cette minorité déjantée pour retourner à une démocratie qui existait de 1964 à l’invasion soviétique en 1979.
L’Afghanistan a été indépendant depuis 1919 avec un régime monarchique que l’on peut qualifier d’éclairé, puisque les femmes y avaient le droit de vote bien avant les Françaises.
Le roi Zaher Shah a fait adhérer son pays à la Société des nations. Il est également à l’origine de l’émancipation des femmes qui pouvaient se promener sans être voilées !
En 1973, il fut destitué par son cousin Mohammad Daoud qui devint le premier Président de la République afghane.
Malheureusement pour la population, un coup d’État militaire imposa en 1978 un gouvernement communiste pro-soviétique.
En 1979, l’URSS envahit l’Afghanistan dont elle ne se retira qu’en 1989, laissant le pays aux mains des « fous de Dieu ».
C’est à partir de là que le calvaire a commencé pour un pays qui, malgré ce que laissent à penser nombre de commentateurs, avait donc déjà connu la démocratie.
Cette guerre (qui a coûté plus de 1 000 Mds$ et fait 2 400 morts et 20 000 blessés américains, mais aussi 455 au Royaume-Uni, 157 au Canada et 89 en France, pour le résultat que l’on connaît aujourd’hui) va transformer totalement le fameux « droit d’ingérence ».
Il est, en particulier, certain que les Américains ont failli : 20 années pour revenir au point de départ, ce n’est pas glorieux.
Il est à espérer que cela serve de leçon pour l’avenir.
Comments (3)
les Américains sont beaux joueurs ils abandonnent leur équipement militaire à leurs vainqueurs !
” les talibans avaient réussi à presque totalement éradiquer la culture du pavot en Afghanistan , les anglo-américains l’ ont laissé de nouveau prospérer ”
Le Figaro
vivement l’ application stricte de la charia chez eux et sur nos ” territoires perdus de la République ” ! …
sans doute la nostalgie de la guerre des boxers qui a fait la fortune de certains banquiers anglo-américains à la fin du XIX ième siècle
Tout a fait d’accord avec cet article, en particulier sur le fait que les Américains ont bien fait de se retirer, même si ce crétin de Biden a laissé filer les rubans et ajouté une sorte de honte dont nos propres idiots se réjouissent.
Si la majorité d’un peuple, disposant en plus de l’armement nécessaire laisse les fous prendre son pays en mains, ce n’est pas a d’autres nations de faire le job (et faire mourir ses soldats) pour eux. Quant aux “réfugiés” il ne manque pas de pays musulmans richissimes pour les accueillir et les prendre en charge.
De mon point de vue, nous devrions nous dégager totalement du Mali au lieu de nous y user tandis que les maquereaux du bled son entretenus à Paris et participent au remplacement des européens.