Pourquoi Macron veut-il supprimer le Quai d’Orsay ?
Dans ma chronique du 4 mars (n° 1344 des « 4 Vérités »), j’ai écrit que, malgré toutes ses faiblesses, la France conservait quelques corps d’élite. Parmi ceux-ci, le corps diplomatique, dit le Quai d’Orsay, c’est-à-dire le ministère des Affaires étrangères.
Et voici que Macron veut le supprimer. Pourquoi ? C’est de toute évidence une grave erreur.
On ne devient pas diplomate après être passé par la Sécurité sociale ou la distribution du courrier. Le métier de diplomate exige d’abord une sélection. Le diplomate, qui représente le chef de l’État, lorsqu’il est nommé ambassadeur, doit avoir du jugement, de l’expérience, du savoir-faire. Il lui faut aussi parfois un certain courage. Il y a des risques à exercer le métier d’ambassadeur. L’un d’entre eux, ambassadeur à Kinshasa, a été tué à coups de fusil par un Congolais. Un autre a reçu une roquette de gros calibre sur son ambassade : c’était mon ambassade à Kaboul !
C’est l’ambassadeur qui renseigne son administration et d’abord le chef de l’État sur la situation du pays où il est accrédité. Ces exigences demandent évidemment des qualités que l’on ne trouve pas chez un fonctionnaire subalterne, quelle que soit sa valeur. À chacun son métier !
Il est vrai que le chef de l’État peut nommer ambassadeur qui il veut – son cheval, s’il en a un ! Mais il s’agit toujours d’exceptions et ces rares nominations concernaient des personnalités connues, romanciers ou officiers de haut rang, comme le maréchal Pétain nommé ambassadeur à Madrid.
En supprimant le corps diplomatique, Macron paraît s’intégrer dans cette sorte de coalition qui travaille à détruire la France !
Les diplomates ont été tellement choqués par la décision de Macron qu’ils se sont mis en grève, ce qui ne leur était jamais arrivé ou presque.
Il est navrant de voir ce pays, le nôtre, se détruire ainsi jour après jour et, cette fois, c’est le président lui-même qui y a mis la main.
A-t-il jugé qu’il n’avait pas été reçu à l’étranger comme il aurait dû l’être par ses ambassadeurs ? Mais, lorsque le chef de l’État se rend à l’étranger, il y a presque toujours une inspection préalable qui prépare la visite et veille à ce que tout soit en ordre. Supprimer un corps d’élite aux fonctions internationales complexes et le remplacer par le désordre est évidemment une faute. C’est pour le moins regrettable !
Comments (6)
la photo ! pourquoi avoir fait pousser des cornes sur la tête d’ Emmanuel Macron ? les cocus ce sont bien ses électeurs , non ?
La photo n’a pas fait pousser des cornes à “manu” : il est né avec. Comme Belzébuth.
Je trouve qu’ on est trop souvent injuste avec le Diable en lui faisant porter et à lui seul la responsabilité de tous nos malheurs ! après tout on peut résister personnellement aux tentations !
Les décideurs politiques, quelle que soit leur ” orientation philosophique ” , s’ informent ( sic ) pour ce qui est de la Morale auprès de Moralistes auto-proclamés qui font la pluie et le beau temps dans le monde du Media ( B.H.L. en est le plus bel exemple mais il n’ est pas le seul )
tout cela vient du fait que nos dirigeants sont certes des gens ” intelligents ” mais qu’ ils sont aussi et surtout … INCULTES !
1 ) – NOS ARMÉES : Au sortir de la guerre d’Algérie, la France, grâce à la conscription, disposait d’une force armée d’environ un million d’hommes pour une population globale d’environ 45 millions d’habitants, … soit 2,2% de la population française sous les drapeaux !
Un peu plus de 6% du PIB était alors consacré au budget de nos armées.
Aujourd’hui, soixante ans plus tard, nous sommes tombés à 270 000 militaires ET CIVILS, … (soit 0,4% de la population actuelle), … ne disposant pas de plus de cinq jours de munitions en cas de conflit de haute intensité type Ukraine, … pour un budget qui dépasse à peine les 2% du PIB !
Les 4% d’écart constituent ce que les idéologues irresponsables appellent les « dividendes de la paix » !
En clair, depuis soixante ans, et notamment à partir des années Mitterrand, nos dirigeants politiques dans leur ensemble, se sont patiemment attelés à la DÉCONSTRUCTION DE NOS ARMÉES !
2 ) – NOTRE ÉDUCATION NATIONALE : Au début des années soixante, le baccalauréat comportait une première partie, passée à la fin de l’année de Première, dont les épreuves portaient sur l’ensemble des matières enseignées.
Un échec à la première partie constituait une impossibilité totale d’entrer en terminale, quand bien même le carnet de notes attestait une moyenne générale convenable durant l’année écoulée.
La deuxième partie, l’année suivante, portait, elle aussi, sur l’ensemble des matières enseignées.
Pour mémoire, cf. le baccalauréat de l’enseignement général ( il n’en existait alors pas d’autres) :
résultats du bac 1ère partie 1960 – 1961 : 126.576 présentés, … 74.314 admis, … soit 58,9 %
résultats du bac 2ème partie 1960 – 1961 : 101.644 présentés, … 761.498 admis, … soit 60,5 %
La complaisance n’était alors pas à l’ordre du jour !
En 2022, … 709.400 candidats se sont présentés aux différents bac, … dont 381.220 pour le seul baccalauréat général : … taux de réussite : 96,1 % … SANS COMMENTAIRE !
Aujourd’hui, pour ne pas être bachelier, … il va bientôt faire une demande de dispense et la justifier !
C’EST AINSI QUE L’ON DÉCONSTRUIT L’INSTRUCTION PUBLIQUE !
3 ) – LA SANTÉ : Au début des années soixante, pour devenir médecin, dentiste ou pharmacien, il suffisait, baccalauréat général en poche, de faire d’abord une année de P.C.B. (Physique Chimie Biologie) et d’être reçu, pour entrer dans le vif de ces différents cursus ! … le numérus clausus n’existait pas, … et nous n’entendions jamais parler d’un « problème de l’hôpital ».
Avec le numérus clausus, qui fut instauré dans les années qui suivirent mai 1968, la barre a été progressivement mise tellement haute, que pour un centième de point de brillants étudiants ont du bifurquer vers un autre avenir professionnel.
Le résultat, nous le vivons actuellement : la France manque cruellement de médecins, au point que nous avons de plus en plus à faire avec des praticiens étrangers, formés ailleurs, … ? ? ? … ne maîtrisant pas toujours bien la langue, … et s’acquittant comme ils peuvent de leur charge !
Le format des hôpitaux a été revu à la baisse par des technocrates entichés du numérique et gérant dorénavant les malades comme des épiciers leur stocks de boîtes de conserve !
C’EST AINSI QUE L’ON A DÉCONSTRUIT NOTRE MODÈLE DE LA SANTÉ !
4 ) – LA DIPLOMATIE : À présent, le joueur de flute élyséen s’attaque au corps diplomatique ! … Comme tout mégalomane, il n’a aucun complexe !
Mais, à y bien réfléchir, nombre de ses prédécesseurs avaient déjà commencé avec le corps préfectoral, en nommant préfet tel syndicaliste auquel allait une reconnaissance sans borne pour services rendus, tel président de ceci ou tel député battu (les électeurs sont si ingrats), voire d’anciens ministres ayant complaisamment servi de fusible à telle ou telle occasion !
Demain, le « compréhensif » maire de Nice sera peut-être nommé consul de France à San Marin, et le sieur Castaner ambassadeur de France en … Algérie ?
Et pourquoi pas un libre penseur enragé devenant ambassadeur de France au Vatican ?
LA DÉCONSTRUCTION DE NOTRE DIPLOMATIE EST EN COURS, … comme l’est déjà celle de la famille, … celle de notre Église de France à travers une sacralisation quasi intégriste de la laïcité, … celle de la Loi Naturelle à travers la négation des lois élémentaires de la biologie, … et celle de la Vie à travers l’hystérisation du droit à l’avortement !
Tout cela est-il fortuit ?
Assurément non ! … trop de choses convergent dans le sens d’une disparition totale de notre culture millénaire, de nos traditions ancestrales, de nos usages dominicaux, de notre langue si riche de nuances, de notre cuisine si variée, de nos monuments laissés à l’abandon, … que rien de tout cela n’est attribuable au hasard ou à la fatalité !
NON ! … derrière toute cette convergence babélisante il y a des gens qui la conçoivent, la pensent, l’ordonnent et la mettent en place, … en tentant de nous anesthésier médiatiquement car ils ont fait main basse sur le seul pouvoir qu’ils peuvent encore acheter : LE POUVOIR DE LA PRESSE ET DE L’ÉDITION !
Pour faire … ” l’ Américain ” ! … où être ambassadeur est justement une récompense du spoil system !
Remarquons ainsi que celle qui a porté cette réforme lors du premier quinquennat serait proposée au poste d’ ambassadrice à Rome sans en avoir justement eu la formation