Stalinisme et pluralisme
Sophie Binet, âgée de 40 ans, vient de succéder à Philippe Martinez à la tête de la très stalinienne CGT, à la faveur de la contestation de la ligne « trop modérée » (sic !) du dirigeant sortant.
Il est assez intéressant de constater que la nouvelle secrétaire générale a fait ses premières armes à la Jeunesse ouvrière chrétienne.
J’ignore si, à l’époque, elle était pratiquante catholique. Mais ce qui est sûr est que Sophie Binet est la plus récente d’une longue série de militants passés par l’Action catholique et transformés en compagnons de route du communisme, voire en bons tchékistes (malgré l’officielle séparation entre la CGT et le PCF, je doute fort qu’il soit possible de prendre la tête du syndicat sans la « bénédiction » du politburo du parti).
Quand on pense que l’Action catholique avait été imaginée au début du XXe siècle pour rebâtir la civilisation chrétienne et notamment que la JOC visait alors à contester l’influence révolutionnaire au sein même du monde ouvrier, on mesure l’effondrement – et on mesure à quel point la crise de l’Église est désastreuse pour le monde occidental tout entier.
Mais revenons à notre sémillante pasionaria.
Je passe sur les « figures obligées » du fameux « parcours militant ».
Mais je note tout de même au passage que les temps changent. En 1968, le PCF avait le plus souverain mépris pour les agitateurs estudiantins et considérait que les revendications que l’on n’appelait pas encore « sociétales » cachaient des « vices bourgeois ».
Désormais, on peut arriver à la tête de la CGT par des manifs étudiantes et le féminisme.
Cependant, je voudrais surtout relever une permanence fondamentale. Dès sa première sortie publique, la camarade Binet a été filmée refusant de répondre à des journalistes de Cnews au nom du pluralisme ! Plus exactement, elle affirme s’adresser à « tous les médias qui garantissent la liberté d’expression et la pluralité ». Comme la « Pravda » ou « L’Humanité » ?
On croit rêver. Que des staliniens osent encore, en France, en 2023, donner des leçons de liberté d’expression laisse pantois.
Mais il y a plus coupable que Sophie Binet : les majorités de centre gauche ou de centre droit qui distribuent des millions d’euros à la CGT, à « L’Humanité » et aux centaines de pseudopodes d’un parti qui n’a toujours pas dénoncé les crimes de Lénine, Trotski, Staline, Mao ou Pol Pot portent une responsabilité écrasante dans cette profonde imprégnation de notre société par le marxisme.
Les propos scandaleux de Sophie Binet vont-ils enfin réveiller ces « idiots utiles » ?
Comments (3)
Le P.C.F. a bien changé, et la C.G.T. tout autant . En être resté , comme vous l’ êtes, à une ” lecture ” stalinienne et de Guerre Froide est une appréciation politique erronée. Le P.C. F. est bien plus ” nationaliste ” et ” pro-français ” que ne le sont bien des … électeurs d’ Emmanuel Macron ( et je sais qu’ il y en a parmi vous )
“Biner” n’est pas forcément synonyme de “récolter” !!!
Faisons confiance à cette féministe pour détruire un peu plus ce syndicat stalinien.
La Binet, lorsque l’on s’intéresse à son parcours est vraiment un cas intéressant : à 40 balais, elle n’a jamais rien foutu de sa vie en dehors de s’accrocher comme une moule à son rocher au “parti” nourricier. Il semble que, par ailleurs, elle n’ait pas inventé l’eau tiède et de ce fait ne risque pas de mobiliser autre chose que les glandus. Tant mieux pour nous.