Présidentielle 2027 : faire gagner la droite nationale

Présidentielle 2027 : faire gagner la droite nationale

Dans son discours tenu à Narbonne le 1er mai, Marine Le Pen a réaffirmé sa volonté inébranlable d’être candidate en 2027.
Pour nous, cette candidature n’est pas juridiquement impossible. On peut en effet augurer qu’après la déflagration provoquée par le jugement du tribunal correctionnel rendu le 31 mars dernier, l’institution judiciaire sous le regard approbateur du pouvoir, voire sur son conseil, va revenir à l’été 2026 à une lecture du droit plus orthodoxe.
Il est probable que la Cour d’appel, dans une recherche d’apaisement et de rétablissement de la crédibilité de l’institution, intégrera à sa réflexion l’avis du Conseil constitutionnel émis le 28 mars, lequel ouvrait une porte de sortie. Et, sur cette base ne prononcera pas dans son arrêt l’exécution provisoire de sa décision, ce qui dégagera la voie pour MLP.
Il reste toutefois que, sur le fond, la condamnation risque d’être confirmée. Pour que tel ne soit pas le cas, il faudrait que la Cour reconsidère complètement l’analyse du tribunal et l’écarte. C’est-à-dire valide l’idée qu’un attaché parlementaire payé sur des fonds européens puisse être affecté à des tâches non forcément liées à la sphère européenne. Pas évident. De toute manière, le mal est fait. La victoire n’aurait déjà pas été aisée pour ce parti qui demeure isolé, comme l’explique J.-F. Mayet (n° 1492) mais là, avec ce jugement couperet, nombre de personnes qui auraient été enclines à lui donner sa chance ont un mouvement de recul.
Un doute pernicieux a été semé sur la probité de sa dirigeante, ce que n’a pas manqué d’exploiter hypocritement le chef du bloc central en parlant de vol. Pour excessif qu’il soit, ce propos a trouvé un écho certain dans l’opinion. La dynamique de victoire enclenchée en 2024 est atteinte. Certes, le RN reste mobilisé, mais ce sont les électeurs tiers qui auraient permis d’élargir la base électorale de la cheffe frontiste qui vont faire défaut. De la même manière qu’en 1981, Mitterrand a été élu grâce aux voix d’électeurs de la droite qui sont passés chez lui, MLP aurait pu et dû bénéficier de l’apport en nombre de voix LR pour l’emporter.
En politique, on ne peut pas conjecturer trop longtemps. D’ores et déjà, un plan B paraît inévitable : MLP doit renoncer. Bardella semble la figure qui s’impose en remplacement, sauf qu’il n’a pas, pour l’instant, la pointure, faute d’expérience dans une fonction de niveau élevé, sans préjudice de son âge. Certes, Bonaparte n’avait que 30 ans au 18 brumaire … On peut toujours rêver.
Il faut pour la droite, et c’est son défi pour les deux ans qui viennent, bâtir une coalition autour d’une personnalité qui, par la force des choses, ne sera pas RN. La question étant de fédérer toutes les sensibilités de la droite afin de constituer un bloc ayant la masse critique requise pour s’opposer victorieusement à l’alliance prévisible, au 2e tour, des centristes et de la gauche, autour du président d’Horizons. Si ce dernier, matois dans l’âme, s’est aventuré dès l’été 2024 à se proclamer candidat, c’est à l’évidence parce qu‘il a été adoubé par le système, de sorte que soit poursuivie la politique dénationale engagée par le sortant depuis 2017.
En 2027, une partie décisive va se jouer pour la France. Pays désormais claudiquant en tous domaines. Pays décérébré par une élite confinée dans le démissionnaire et le mondialisme. La France n’a plus qu’une carte à jouer pour éviter de sortir de l’histoire : celle du sursaut et cela passe par l’arrivée au pouvoir de la droite nationale. Une droite disruptive qui répudie les schémas convenus qui président à la gouvernance erratique actuelle de notre pays. Parmi les plus handicapantes de ces tares minutieusement cultivées : européisme béat, complaisance à l’égard d’États étrangers hostiles, foutoir généralisé en matière pénale, gabegie financière, écologie délirante qui nous envoie dans le mur.
Chacun doit prendre ses responsabilités de sorte que la France s’en sorte. Marine Le Pen, malgré l’amertume légitime que lui cause l’injustice dont elle est victime, doit être capable de faire le sacrifice de ses intérêts de carrière et mettre les forces de son parti au service d’une personnalité ayant la carrure pour faire gagner la droite.
Dans les années 1970, à gauche, le PC pesait aussi lourd que le PS, pourtant, Marchais a accepté de s’effacer derrière Mitterrand. C’est le même tour de magie que les leaders de la droite doivent accomplir. Une sorte de crochet propre à déstabiliser et vaincre l’attelage centro-gauchiste mortifère, afin que, de nouveau, « le soleil d’Austerlitz » se lève sur leur pays.

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