Pression migratoire : la Corrèze avant le Zambèze

Pression migratoire : la Corrèze avant le Zambèze

Notre actualité est marquée ces jours-ci par l’amplification à nos frontières, de la pression migratoire en provenance de l’Afrique Et l’avenir s’annonce problématique. Cependant, à bien y regarder, il sera relevé que les Européens ont leur part de responsabilité dans cette impasse. D’une prise de conscience, à cet égard, peut surgir la lumière pour rebondir. Autrement dit, retrouver la maîtrise de ce dossier.

L’Europe s’est échinée depuis les années 70 à se vouloir le continent exemplaire en matière de respect des droits de l’homme. Pour ce faire, ses autorités ont substantiellement atténué la force des instruments propres à la protéger – au premier chef, le principe de souveraineté. C’est ainsi que dans la majorité de ses États un droit au séjour trop ouvert a été mis en place. Comment s’étonner, dès lors, que, de nos jours, les migrants aient interprété ce libéralisme comme la reconnaissance d’un droit naturel à s’installer sans contrainte ici ? Un droit permissif devenu en fait un droit à l’effraction ! Dans le même temps, était acclimatée l’idée que l’étranger est l’égal du national. Venant parachever le dispositif destiné à désarmer nos réticences face à l’allogène, les différentes déclarations des droits intervenues au cours de l’histoire ont été érigées en normes supra-légales à partir desquelles doit nécessairement s’ordonner notre réflexion sur le migratoire. Différents accords signés ici et là, dont, en 2019, celui de Marrakech sont venus les compléter

Si l’on résume, on voit que l’Europe dans son souci d’être le bon élève de l’ouverture au tiers-monde et aux pays ravagés par la guerre, pour complaire à son intelligentsia progressiste, a permis l’engagement du processus migratoire anarchique et prédateur, dont elle a aujourd’hui à se plaindre. Dans ce registre, la France a apporté sa pierre à l’édifice communautaire lisseur de la souveraineté, avec la décision du Conseil constitutionnel du 6 juillet 2018 « principe de fraternité », laquelle borne de manière alarmante le droit de l’État à écarter un étranger du territoire. En vérité, tout est fait pour que le principe de souveraineté ne retrouve pas son effectivité d’antan, c’est-à-dire quand existaient les frontières nationales, et que les États veillaient à leur imperméabilité.

La conjuration du risque de submersion migratoire passe dès lors par une démarche des autorités UE, lesquelles sont pilotes en la matière, visant à un décrochage de l’ordre mondial humanitaire tel que l’envisage l’ONU. Il incombe à l’UE de retrouver des marges de manœuvre sur ce registre. Cette distanciation la décomplexera pour déployer en Méditerranée, à l’instar des Australiens dans le Pacifique, une force navale destinée à interdire aux transports de migrants de prendre pied sur nos rivages.

Mais, que constate-t-on du côté de Bruxelles, si ce n’est du dilatoire sous forme de juridisme ratiocineur ? C’est ainsi que la passation de conventions de régulation des flux est envisagée avec les états de départ des embarcations. Sous quel délai ? Mystère. En attendant, on en reste à la formule expédiente du débarquement malgré tout des intrus et de leur répartition chez les différents membres de l’UE. L’arrivée en masse de migrants va dès lors se poursuivre pour un temps indéterminé et alors que tous les compteurs ont explosé en matière d’entrées. Force est de relever que l’UE ne cherche pas à tarir le mouvement mais à l’accompagner. Ce qui revient à l’autoriser, avec le risque de l’activer. Elle semble l’otage du discours immigrationniste onusien. Sans préjudice d’autres considérations, de nature économique celles-là : l’Europe manquerait de bras. Est-ce les déracinés à employabilité incertaine qui nous arrivent, qui vont les lui fournir ? Et n’avons-nous pas de notre côté des millions de chômeurs et de jeunes à réorienter vers les métiers techniques et manuels offrant des débouchés ?

Face à cette crise, il convient que les États offrant des sites potentiels de débarquement : Italie, Grèce, France Espagne, reprennent la main en mettant en œuvre de manière concertée la force de dissuasion navale indiquée plus haut. En clair, ces États doivent récupérer leur souveraineté en la matière et se bouger. L’heure n’est plus, à ce jour, à la négociation avec les états de départ des envahisseurs, mais au frontal : stopper le déferlement et, de la sorte, le décourager. Pour les ajustements au Traité de Lisbonne rendus nécessaires par cette crise, on verra plus tard. Pour l’instant, le mot d’ordre, c’est protégeons-nous et pensons à nos pays en difficulté. Cette immigration non choisie n’est pas indolore.

Comme aimait à dire Raymond Cartier dans les années 50 : la Corrèze avant le Zambèze !

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