Prison

Ainsi, des juges ont décidé que le meurtrier de Vallauris qui a tué une fillette au cours d’un rodéo urbain n’irait pas en prison, puisqu’il ne présente pas de danger pour ses concitoyens. Soit. Pourquoi donc met-on en prison un mari meurtrier de son épouse, alors qu’il ne présente pas non plus de danger pour ses concitoyens ?
C’est l’esprit de l’époque qui a guidé ces juges : pas de danger, donc pas de mise à l’écart ! Or l’administration des prisons s’appelle administration PÉNITENTIAIRE ; en prison, on expie sa faute, on est privé de liberté, les voisins sont rarement sympathiques, l’hôtellerie et la restauration n’ont aucune étoile.
La prison est une punition, une privation de liberté. L’enfant de cinq ans qui fait une lourde faute à table est mis « au coin » et, dans certaines familles, « au coin des vilains ». Il est donc privé de la liberté de voir (sinon le mur), de parler, de dîner. La prison, de même, n’est pas seulement la mise sous cloche d’un danger, mais avant tout une punition ; on est en pénitence pour expier sa faute.
Quand la France avait encore quelque teinture chrétienne, on entendait (extrait d’un chant tradi de la Légion) : « Toutes mes fautes, je les ai expiées au… (suivait le nom du régiment). » Ce qui revient à dire : « Je me suis engagé pour expier ; Dieu décide s’Il me laisse la vie ou pas. » De même, il y a quelques siècles, dans diverses régions de France, un meurtrier était l’objet d’une double peine : amende réparatrice (indemniser les ayants droit du défunt) et amende honorable (s’engager dans un régiment exposé au danger : là encore, c’est Dieu qui décide s’il en reviendra ou pas).
Le jeune meurtrier de Vallauris méritait la prison à titre d’expiation de sa faute, et certes non pour éviter la récidive. Mais son sort a été confié à des juges 2024, bien dignes d’une France apostate !

Philippe C.

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