Quand Léon Blum préparait la victoire allemande…
Il est beaucoup question, depuis quelques semaines du « Nouveau Front populaire ». Pourtant, dans nos médias, point de référence au grand ancêtre : le Front populaire de Léon Blum (1936-38).
On n’évoque, en particulier, jamais le discours de Léon Blum lors de la séance du 15 mars 1935.
Ce discours tient plus de 15 colonnes du Journal officiel et il est particulièrement révélateur :
« Et maintenant, m’excusant de retenir ainsi l’attention de la Chambre et d’infliger à une grande partie de mes collègues des explications qu’il leur est et qu’il sera désagréable d’entendre, j’en arrive à un point qui est peut-être le plus grave. Dans les cercles les plus influents de l’État-Major, on veut l’armée de deux ans. En sus de l’armée de deux ans, on veut l’armée de métier, le corps blindé, cuirassé et motorisé, pour des expéditions de choc et de vitesse.
Pourquoi veut-on cela ? À quelle conception stratégique répond cette exigence ?
– M. François de Saint-Just : À la défense du territoire, tout simplement (applaudissements au centre et à droite).
– Non, ce n’est pas à la défense du territoire. Nous sommes bien au-delà des effectifs et des conceptions qu’exige la défense effective du territoire national (applaudissements à l’extrême gauche). Nous sommes assurément en présence d’une autre conception. Le véritable objectif de deux ans, c’est d’augmenter ou, à tout le moins, de maintenir le nombre des unités mobilisables. Le véritable objectif du projet du Colonel de Gaulle et de ses partisans, c’est de créer, en sus, l’armée que je viens de caractériser. »
Lorsque Léon Blum descend de la tribune, tous ses amis, debout, l’acclament, applaudissant sans le savoir un discours dont les conceptions contribueront aux défaites de mai 1940.
Le comble est que les Allemands ont, eux, mis en pratique les conceptions du colonel de Gaulle et leurs colonnes motorisées ont atteint Bordeaux et Lyon en 1940.
Blum évoque même l’idée de la levée en masse de tous les « travailleurs » français (p. 38) – propos repris par Maurice Thorez.
Toutes les lettres (de De Gaulle à Paul Reynaud) et les rencontres Reynaud-de Gaulle de cette époque préparent notamment l’intervention que fait le député de Paris le 26 janvier 1937 – intervention destinée à réveiller un gouvernement et une opinion qui, voulant ignorer ce qui se trame de l’autre côté du Rhin, s’inquiètent surtout de la meilleure façon d’utiliser les loisirs soudain procurés par les quarante heures et les congés payés (voir Henri Amouroux « Le Peuple réveillé », p. 46-47).
La menace actuelle est la continuation des errements nous ayant menés à l’actuelle situation : au mieux de beaux et bons discours, en réalité ne rien faire ou plutôt laisser faire, la plus simple des politiques.
La présence de Mélenchon dans ce complot ne dérange personne. Par sa violence, ce dernier est pourtant l’héritier désigné des jacobins qui ont institutionnalisé la terreur après 1792 (plus de 16 000 guillotinés, entre autres !).
Comments (1)
Ce n’ est pas le Front Populaire À LUI SEUL ET À LÉON BLUM EN PARTICULIER qui est la cause de cette débâcle … historique puisque nous avions davantage de chars et d’ aéronefs performants que les Allemands mais, comme en 1870, le ” bordel ” de l’ impréparation et de la désorganisation de l’ Etat Major.
Notons qu’ un haut gradé de l’ aviation m’ affirmait il y a de cela quelques 25 ans que … les drones n’ avaient aucun avenir dans une guerre ” moderne ”
Pourquoi toujours vouloir accuser l’ adversaire politique si ce n’ est pour se dédouanner de ses propres erreurs ?
Cette remarque est tout aussi valable pour la politique … civile !