Robert Badinter, emblème de la gauche immorale
Je sais, la tombe de Robert Badinter a été profanée, et c’est un acte ignoble. Je sais aussi, il est de bon ton de rendre hommage à sa vie et à son œuvre.
Robert Badinter a été l’incarnation d’une gauche se présentant comme gauche morale, et le critiquer vaut aussitôt à quiconque ose le faire de vives imprécations. Éric Zemmour en a récemment fait l’expérience.
Je ne doute pas que Robert Badinter pensait avoir de hautes valeurs morales. Je ne peux m’empêcher, comme Éric Zemmour, de penser qu’en réalité, ce qu’a fait Robert Badinter n’était pas moral du tout, et qu’il a été et reste l’emblème d’une gauche immorale.
Il est le responsable de l’abolition de la peine de mort en France et, aujourd’hui, la peine de mort est abolie dans toute l’Europe. Je vis dans un pays, les États-Unis, où la peine de mort n’a pas été abolie, et dans un État, le Nevada, où elle existe toujours, et je la considère comme légitime : rien n’est plus précieux pour un être humain que sa propre vie, et le châtiment équitable pour un assassin est, à mes yeux, la perte pour lui de ce qu’il a de plus précieux.
Les seules personnes en Europe qui risquent aujourd’hui la peine de mort sont les innocentes victimes des assassins et, pour les innocentes victimes, Robert Badinter n’a pas aboli la peine de mort, non. Ceux qui ont aboli la peine de mort dans les autres pays européens se sont comportés comme Robert Badinter. Et je n’éprouve aucune compassion pour ceux qui, aux États-Unis, sont en prison dans le couloir de la mort : ils auraient dû réfléchir avant aux conséquences de leurs actes.
Certains, je sais, suggèrent comme alternative la perpétuité réelle. Elle existe aux États-Unis dans les États où la peine de mort n’existe plus. Elle est désormais exceptionnelle en Europe et particulièrement en France, où des coupables d’assassinats, y compris des récidivistes, sont condamnés à des peines qui excèdent rarement vingt ans de prison et, si la peine maximale en France est censée être la perpétuité réelle, celle-ci n’existe quasiment pas puisque, même si la sentence est prononcée, elle permet souvent à un condamné de sortir de prison au bout de trente ans.
Et Robert Badinter y est pour quelque chose : il a réformé le Code pénal de telle façon que les peines ont été allégées. Nombre de criminels ont pu continuer leurs activités ou les reprendre grâce à lui.
Il faut donner une chance aux criminels, dit la gauche. Les victimes ne bénéficient pas d’une chance similaire, mais la gauche a une compassion qui ne s’étend pas jusqu’à elles.
Robert Badinter a, en supplément, permis au Syndicat de la Magistrature d’étendre son influence, avec les conséquences effroyables qu’on ne peut que constater tous les jours et, si la justice française désormais est une justice biaisée, et souvent une justice politique, il en est largement responsable.
Après avoir été ministre de la Justice, il a été nommé président du Conseil constitutionnel, et en a fait une institution de gauche, ce qu’il est jusqu’à ce jour : ce qui fait que mener certaines réformes essentielles pour la survie du pays est devenu mission impossible.
Le fait que la France a eu depuis la présidence de François Mitterrand des présidents de droite agissant sous l’ombre vénéneuse de la gauche et incapables de gouverner en hommes de droite (Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy), ou des présidents de gauche (François Hollande, Emmanuel Macron), n’a, certes, rien arrangé.
Robert Badinter n’a été que l’un des rouages du glissement de la France vers une lente destruction et vers le déclin, mais le fait qu’il soit devenu un emblème montre à quel point un redressement est désormais difficilement envisageable.
Le fait qu’Emmanuel Macron, qui a conduit la France vers le chaos et vers une catastrophe protéiforme, l’ait fait entrer au Panthéon, est très significatif.
Le fait qu’après avoir rendu la France ingouvernable, Emmanuel Macron s’accroche à son poste, entende mener la destruction du pays aussi loin que possible et fasse ce geste vis-à-vis de Robert Badinter, est tout aussi significatif.
La France ne se portait pas très bien avant les années Mitterrand-Badinter. Depuis, elle glisse vers la chute libre et on a du mal à discerner ce qui pourrait la sauver.
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