Sang-froid

Sang-froid

Il y a 50 ans, dans nos campagnes, quiconque s’aventurait à chaparder des fruits dans un verger s’exposait à y être accueilli par un coup de fusil chargé au gros sel et, si l’idée lui venait ensuite d’aller se plaindre en montrant ses petites fesses tuméfiées au garde champêtre, ce dernier lui aurait dit : « Vous l’avez bien cherché » !
Un demi-siècle plus tard, lorsqu’une bande de clandestins attaque à la machette des chasseurs de gibier d’eau accompagnés d’un enfant et détruit leurs véhicules et leur matériel, les médias qui relatent l’incident font l’éloge du « sang-froid » des chasseurs qui n’ont pas utilisé leurs armes, alors que ceux-ci auraient pu, ne serait-ce que pour protéger l’enfant, mettre en fuite les bandits par une riposte à coups de chevrotines en caoutchouc (projectile non létal).
La réalité du « sang-froid » de ces chasseurs, c’est qu’ils ont eu à arbitrer entre deux peurs : celle légitime de finir la nuit à la morgue et celle, hélas, prédominante dans la France d’aujourd’hui de la conception absurde de la légitime défense qui se concrétise dans la combinaison [garde à vue, détention provisoire, retrait du permis de chasse, confiscation des fusils, parcours du combattant judiciaire, le tout accompagné d’une hystérie médiatique anti-armes].
Les archéologues expliquent l’extinction de certaines sociétés de l’Antiquité par de graves catastrophes climatiques ; il est possible aussi que des civilisations aient disparu pour avoir, face à leurs prédateurs, estimé que rien n’est plus « responsable » que faire preuve de sang-froid, une fois mort !

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