Sentiment d’insécurité ?

Sentiment d’insécurité ?

Si les dirigeants macronistes voulaient nous persuader qu’ils sont plus que jamais déconnectés de la réalité vécue par les Français, ils devraient absolument faire connaître une députée Renaissance sortante – une dénommée Laure Miller (dont j’avoue que je n’avais encore jamais entendu parler), députée de la Marne.
Lors d’un débat télévisé avec ses concurrents, elle répondit à la candidate Rassemblement national qui évoquait les 120 attaques au couteau par jour que connaît la France contemporaine que, dans ces statistiques, on comptait également les gens qui se coupent avec un couteau dans leur cuisine.
Il est probable que la candidate RN voulait lier l’ensauvagement bien réel du pays avec l’immigration islamique (les meurtres au couteau sont parfaitement « charia-compatibles » !).
Auquel cas Mme Miller aurait pu lui objecter que l’essentiel de ces agressions au couteau se passent entre connaissances et même assez largement dans le cercle familial.
Mais, au lieu de cela, elle conteste, contre tout bon sens, la statistique elle-même (bien qu’elle provienne de la Direction nationale de la police judiciaire et qu’elle ait été abondamment relayée par les médias).
La gauche a manifestement toujours un problème avec la réalité de l’insécurité.
Elle considère qu’il ne s’agit que d’un « sentiment d’insécurité ». On sait que l’une des causes de l’échec de Lionel Jospin en 2002 avait été son refus d’entendre qu’une partie significative de l’électorat populaire en avait (déjà !) assez de cette réalité – et qu’elle avait très peu apprécié que les ténors de la gauche lui disent, en pontifiant : en fait, tout va bien !
Mais cela n’a pas servi de leçon. Voici quelques mois, Éric Dupond-Moretti avait vertement repris son collègue Gérald Darmanin, qui avait osé parler d’« ensauvagement », affirmant : « Le sentiment d’insécurité est de l’ordre du fantasme. »
Quand des jeunes filles se font enquiquiner (et parois pire) dans les rues, ce n’est pas grave, ce n’est qu’un fantasme.
Quand des gamins se font racketter à l’école, cela n’a rien à voir avec la réalité.
En fait, ce sont ces politiciens hors-sol qui n’ont rien à voir avec la réalité.
André Frossard disait naguère : « Chaque fois que les circonstances mettent en demeure l’homme politique de choisir entre le parti et la vérité, il est constant qu’il choisit le parti. » Les temps n’ont guère changé – à ceci près qu’en refusant la vérité, ces politiciens sont en train de saborder avec elle leur propre parti !

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