Situation préoccupante du monde occidental

Situation préoccupante du monde occidental

Les cérémonies du 9 mai à Moscou ont montré l’unité du monde antidémocratique et anti-occidental et ont eu, comme c’était le cas à l’époque où l’Union soviétique existait, une dimension autoritaire.
Face à cette unité, le monde démocratique occidental se montre désuni, et cette situation est préoccupante.
Plutôt qu’avoir renforcé leur défense comme Trump l’avait demandé lors de son premier mandat lors de réunions de l’OTAN, la plupart des pays européens ont continué à dépenser trop peu pour maintenir leurs forces armées opérationnelles et à se comporter en assistés ingrats vis-à-vis des États-Unis.
Le déclenchement de la guerre en Ukraine ne les a, pour la plupart d’entre eux, même pas conduits à faire un effort supplémentaire.
C’est uniquement depuis le retour de Trump à la Maison Blanche qu’ils ont envisagé, dans l’urgence, de faire cet effort, mais ils l’ont fait en disant que Trump veut abandonner l’Europe, ce qui est totalement inexact : Trump veut simplement que l’Europe « partage le fardeau ».
Et l’UE veut maintenant que 800 milliards d’euros soient consacrés à la défense, tout en parlant de découplage d’avec les États-Unis. Il faudrait dix ans pour que les armées française, allemande ou britannique redeviennent crédibles et parler de découplage est insensé.
Si l’UE parle de découplage, c’est parce qu’elle est mue par la haine envers Trump, qui incarne tout ce l’UE déteste : une Amérique forte, patriotique, affirmant sa puissance.
Et la haine la conduit à des positions économiquement hostiles aux États-Unis : alors qu’il pourrait être aisé pour les dirigeants de l’UE de comprendre que ­Trump veut l’abaissement des barrières tarifaires et non tarifaires dressées contre les produits américains en Europe, ils s’indignent que Trump les menace de droits de douane plus élevés, accusent Trump de protectionnisme et oublient délibérément de dire que c’est l’Europe qui est protectionniste (le Royaume-Uni s’est démarqué de l’UE en passant un accord avec Trump par lequel il abaisse ses barrières contre les produits américains et obtient que les États-Unis abaissent leurs propres barrières face aux produits britanniques, et est, pour l’heure, l’exception).
L’UE vient de dresser une liste de produits américains qu’elle entend surtaxer, ce qui ne la mènera nulle part, sinon vers des taxes américaines plus hautes.
La haine de Trump qui imprègne nombre de dirigeants européens les conduit à soutenir les positions jusqu’au-boutistes de Zelensky plutôt que les propositions d’accord de Trump, ce qui fait que le monde démocratique occidental ne présente pas un front uni face à Poutine.
Le quatuor qui s’est rendu à Kiev samedi dernier a sommé Poutine d’accepter un cessez-le-feu inconditionnel et a semblé imaginer être en position de force, ce qui n’est pas le cas, et le quatuor imagine avoir l’appui de Trump. Trump a acquiescé, mais sait que le cessez-le-feu inconditionnel est inacceptable pour Poutine, que la guerre ne cessera pas dans ces conditions, que des milliers d’Ukrainiens vont mourir encore, et que l’Ukraine va subir encore des destructions.
Trump envisage de prendre ses distances. Poutine sait, lui, qu’il est réellement en position de force et a proposé des négociations directes avec l’Ukraine à Istanbul, sans cessez-le-feu, sans implication des Européens ni des États-Unis, ce qui signifiera, si Zelensky accepte la proposition, que l’Europe et l’administration Trump seront exclues des négociations. Trump n’y verrait aucun problème puisqu’il envisage de prendre ses distances, mais ce serait un camouflet pour l’Europe. Sauf surprise, Zelensky n’acceptera pas, et la guerre continuera, sans doute.
Il est difficile, dans ce contexte global, de ne pas être inquiet quant au futur du monde démocratique occidental. Trump compte quelques alliés lucides en Europe, Giorgia Meloni, Viktor Orban. C’est très insuffisant. L’Europe est asthénique économiquement, faible militairement, irresponsable géopolitiquement, lourde d’illusions vaines et délétères. Si les États-Unis devaient se retrouver seuls à incarner la démocratie et la civilisation occidentale, ce qui n’est pas impossible, ce serait dramatique et, oui, très inquiétant pour le futur.

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