Souffrance animale : le « ferrysme » a-t-il rallié le frérisme ?

Radio Classique propose tous les matins à 8 h 45 une causerie dite « Esprits Libres » sur des sujets d’actualité dont le protagoniste vedette du 31 mars était un ancien ministre de l’Éducation que l’étendue des connaissances sur de multiples sujets permet de qualifier d’érudit hors-norme, mais que les médias ont inexplicablement pour habitude de présenter comme un « philosophe » – ce qui n’est pas du tout la même chose.
Consacrée à la souffrance animale, cette séquence a permis d’entendre les lieux communs habituels sur la survivance des combats de coqs, sur les élevages industriels à 10 000 vaches et, pour finir, l’évocation du lapin fermier auquel on arrache un œil « pour que ça saigne mieux ».
Une seule journée de sa vie passée dans une ferme aurait pourtant suffi au « philosophe » pour savoir que nos grands-mères n’arrachaient l’œil du lapin qu’après avoir étourdi celui-ci avec leur rouleau à pâtisserie : le fameux « coup du lapin » !
Douze minutes de discussion laissaient, par ailleurs, largement le temps d’aborder les cas plus répandus que les combats de coqs de complicités politiques avec les abattages dit « rituels » contrevenant aux règles inventées par notre société pour atténuer la souffrance animale et d’évoquer la persécution judiciaire permanente des associations (telle Vigilance Halal) qui se battent pour faire respecter ces règles. Mais peut-être ce matin-là étaient-ce le « journaliste » et le « philosophe » eux-mêmes qui avaient été « étourdis » ?
Demeure donc un mystère : comment ces séances quotidiennes d’attouchements entre cerveaux confits dans le conformisme et la soumission ont-elles bien pu être baptisées « Esprits Libres » ?