Tambouille politicienne

Tambouille politicienne

Emmanuel Macron a momentanément refusé la démission du gouvernement de Gabriel Attal.
Cela a au moins deux conséquences contradictoires.
La première, c’est que le gouvernement peut continuer à exercer son pouvoir réglementaire – et pas seulement expédier les affaires courantes.
Il peut, en particulier, publier des décrets (il pourrait même relancer la publication du décret réformant l’assurance chômage si le cœur lui en disait !) et effectuer des nominations.
De ce point de vue, c’est une situation extrêmement confortable pour MM. Attal et Macron : ils peuvent travailler à leur guise en laissant les députés se débrouiller pour tenter de dégager une coalition de gouvernement. D’une certaine façon, plus le chaos parlementaire se prolonge, mieux c’est !
Mais, en sens inverse, le fait de ne pas accepter la démission de Gabriel Attal entraîne que les 17 ministres et secrétaires d’État élus députés ne peuvent pas participer aux élections qui répartissent les postes de la nouvelle Assemblée.
Or, quoi qu’en dise Emmanuel Macron, le « bloc central » a pris une claque électorale sévère qui ne lui permet pas de se passer de ces 17 votes.
Bref, les observateurs s’attendent à ce que la démission ait lieu avant le 18 juillet.
Cette date est en effet celle de la mise en place des groupes.
Gabriel Attal est d’ailleurs lui-même dans une position paradoxale, puisqu’il reste Premier ministre, tout en ayant été élu président du groupe Renaissance (ce qui, paraît-il, n’a pas beaucoup plu à son « patron », furieux de l’émancipation de son jeune « collaborateur » !).
Cette tambouille, qui occupe beaucoup les commentateurs, ne doit cependant pas cacher une autre, beaucoup plus importante, celle qui permettra la constitution d’une coalition majoritaire.
Pour le moment, à gauche, le débat est de savoir qui aura le plus grand groupe (entre le PS et LFI) et pourrait donc prétendre à Matignon – et cela devrait se jouer à peu de choses.
Du côté des LR, le débat fait également rage entre ceux qui veulent une coalition avec la Macronie pour éviter un gouvernement de gauche et ceux qui, comme Laurent Wauquiez, nouveau président du groupe, veulent garder leur indépendance.
Pour la France, la situation est désastreuse. Le mieux que nous puissions espérer est une coalition qui n’aggravera pas la situation – mais ne l’améliorera certainement pas non plus !

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