Barnier, le gentleman technocrate européiste

Barnier, le gentleman technocrate européiste

C’est un soulagement, il faut bien l’avouer, après toutes les options précédemment envisagées. Soulagement parce que Barnier semblerait n’être pas immédiatement censurable par l’Assemblée, même si les gauches ont bien fait comprendre que la censure par la rue serait le recours permanent.
Mais Barnier n’est pas un homme de droite et la vraie droite du pays ne sera pas représentée. Barnier a, du reste, aussitôt parlé d’ouverture à gauche, comme si notre malheureux pays n’était pas déjà complètement englué à gauche, et de négociations avec « nos partenaires sociaux », les syndicats politisés qui figurent dans la Constitution de 1958 comme « forces vives de la nation » (cadeau fait aux communistes d’alors).
Notre Constitution, faut-il le rappeler, n’a pas une ligne sur la cohabitation (invention de Mitterrand), encore moins sur le fait qu’une minorité de l’électorat puisse exercer impunément un chantage permanent sur les ministres.
Gaulliste de gauche, grand admirateur de la calamiteuse « Grande Société » de Lyndon Johnson (un État-providence obèse qui crée plus de misère qu’il n’en guérit), Barnier arrive à concilier les inconciliables : son héritage gaulliste et son appartenance à la technocratie bruxelloise. Plusieurs fois ministre en France, deux fois commissaire européen et, couronnement suprême, chargé en 2019 des négociations post-Brexit.
A-t-il montré des talents de négociateurs à cette occasion ? Difficile à dire puisqu’il n’a jamais eu en face de lui de véritables Brexiteurs mais, au contraire, des « Restards » de l’État profond britannique, des mondialistes plus attachés à l’UE qu’à restaurer la souveraineté de leur pays. Grâce à Barnier et à ses homologues britanniques, le Brexit n’a jamais été mis en vigueur.
D’ailleurs, on ne peut être européiste (fanatique de l’UE et donc mondialiste puisque le super-État européen est une première phase de la gouvernance mondiale) et, en même temps, de droite, ce que trop de personnes ne comprennent pas. Barnier, c’est le marécage technocratique totalitaire de Bruxelles, c’est l’écologisme forcené, c’est le Pacte pour l’immigration de 2018 de l’ONU. Alors, quand il dit qu’il va écouter « les gens d’en bas », on peut avoir des doutes.
Le seul chef de droite conservatrice chez nous, ce serait à la rigueur Ciotti. Ciotti mis au piquet (ou aux oubliettes ?) pour avoir osé s’allier le temps d’une élection à un parti absurdement dit « d’extrême droite » alors qu’il est en fait de gauche ! Le RN de Marine Le Pen table ostensiblement sur le « vote ouvrier » contre les « riches ». C’est un parti étatiste qui, bien qu’il s’en défende, renie les classes moyennes et, avec elles, les moyennes et petites entreprises, véritables forces vives de la nation qui paient tous les impôts (à la différence des très « riches » qui ont des moyens d’échapper au fisc et tant mieux pour eux).
Barnier, espère-t-on, pourrait durer assez pour qu’un budget soit voté : il a sûrement à cœur que la France ne soit pas déclassée par sa chère UE et il va donc s’attaquer à la dette qui plombe nos finances.
N’ayons aucune illusion : Barnier est un étatiste pur, un politicien professionnel, l’archétype du technocrate, avec un demi-siècle au service de l’État français puis du super-État. Il ne connaît rien du privé.
Bien que différent en style, Barnier est sur la même ligne que Macron.
Parlant de style, apprécions ce qui peut l’être : Barnier est courtois, s’exprime élégamment et correctement, il est en plus distingué, très bel homme et d’aspect très Français. Ce ne sont pas là des détails aussi superficiels qu’il y paraît. Ainsi Barnier tranche heureusement avec la médiocrité, voire la vulgarité, de la majorité du personnel politique actuel.
Et au diable le « jeunisme » éhonté de notre époque woke ! Un peu de « gravitas » sied à la fonction.
On ne peut s’empêcher de déplorer aussi à quel point les Français (il est vrai systématiquement désinformés par les médias aux ordres) ne se préoccupent que de questions futiles (sport) ou nombrilistes (retraites).
Cet esprit franchouillard prédispose à ignorer les dangers les plus graves.
Les Français ont-ils remarqué la disparition progressive des libertés chez nous et ailleurs ? La différence de traitement de la justice, partout, entre ceux qui filent droit et ceux qui se regimbent ? Le néomarxisme qui progresse partout ? Non ! La guerre culturelle, connaît pas. Des jeux et du pain, please !

La guerre culturelle

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