Carlos Tavares et les démagogues

Carlos Tavares et les démagogues

Une multitude de démagogues frustrés et jaloux s’est hautement indignée de la rémunération 2023 de Carlos Tavares, PDG du groupe automobile Stellantis.
Certes, 36 millions d’euros, c’est beaucoup mais, après tout, sauf erreur, c’est un peu moins du tiers de la dernière rémunération globale de Kylian MBappé qui va gagner beaucoup plus au Real Madrid pour taper sur un ballon (qui ne lui a, du reste, rien fait !).
Certes, Kylian Mbappé est un talent véritablement exceptionnel en football et un jeune homme particulièrement intelligent et mûr pour son âge mais, à 20 ans, il gagnait déjà plus que le mieux payé de tous les PDG français sans que cela suscite beaucoup de réprobation.
Il est tout de même frappant et significatif qu’en France, on trouve normal de payer plus un grand footballeur qu’un grand patron !
Décidément, de tradition gaucho-catholique-marxiste, les Français n’aiment pas l’entreprise !
Carlos Tavares, centralien d’origine portugaise, entré chez Renault à 23 ans, y a gravi tous les échelons jusqu’à devenir le numéro 2 de Carlos Ghosn qui ne le supportait plus et le poussa à la porte.
Recruté en 2014 par PSA au bord de la faillite, il en redressa les comptes, lui fit acheter Opel, puis fusionna avec Chrysler pour former le groupe Stellantis dont il est le PDG.
Sa copieuse rémunération est fonction des résultats d’un groupe qui compte plusieurs centaines de milliers de salariés et plus d’un million d’emplois induits, ce qui signifie que, si sa rémunération était répartie entre tous ceux qui dépendent de son talent, cela représenterait environ un bon restaurant par an.
Carlos Tavares n’a pas eu la géniale astuce d’Antoine Riboud qui, nommé PDG du groupe BSN (futur Danone), groupe qu’il venait de constituer et qui était alors en déficit, eut le courage de demander pour salaire le SMIG de l’époque (qui en faisait le salarié le plus modeste de l’entreprise), plus un pourcentage sur d’éventuels bénéfices.
Ayant redressé le groupe devenu bénéficiaire, il était aussi devenu le patron le mieux payé de son temps !
Bien entendu, le démago professionnel de l’Élysée, suivi aussitôt par son ministre de l’Économie et des Finances, s’est déclaré très choqué par le montant de la rémunération de Carlos Tavares, imité en cela par la plupart des dirigeants syndicaux.
Et pourtant, pourquoi Emmanuel Macron et Bruno Le Maire ne seraient-ils pas payés au SMIC (ce qui leur permettrait de le connaître et de mesurer son pouvoir d’achat), plus un pourcentage non négligeable sur le solde positif du budget de la France, à l’imitation d’Antoine Riboud prenant en charge BSN ?
On peut rêver mais, alors directement intéressés aux résultats, peut-être accompliraient-ils le miracle qu’ils nous promettent depuis de longues années et qui s’éloigne de plus en plus ? Chiche ?

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Comments (1)

  • KEVIN ET MATTEO Répondre

    M’Bappé gagne plus que Tavarès ? C’est normal : il a la bonne complexion . Non, mais, depuis quand un fromage blanc aurait lui aussi droit a voir son talent récompensé.

    30 avril 2024 à 16 h 44 min

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