Ces normes qui nous envahissent…

Ces normes qui nous envahissent…

400 000 normes et décrets en France contre 80 000 en Allemagne : nous sommes plus doués que notre voisin pour créer des normes et contraintes que des produits manufacturés et donc des emplois.
Tous nos dirigeants qui ont succédé à Georges Pompidou se sont pourtant donné comme objectif de réduire l’inflation de textes normatifs qui, en 1974, correspondait à 13 000 pages supplémentaires en moyenne annuelle.
Le bilan est exécrable, pour tous nos présidents à l’exception d’un seul : Nicolas Sarkozy.
Valéry Giscard d’Estaing :
Il déclarait : « La marée blanche de la paperasse doit être refoulée. » Mais, sous son règne, la création passa en moyenne annuelle de 13 000 à 14 960 pages !
François Mitterrand :
« J’ai constaté le grignotage de la paperasserie, source de tracas le plus souvent inutile, j’attache beaucoup de prix à éliminer ce qui n’est pas indispensable. »
Sous son règne, la création passa à une moyenne de 18 000 pages et même 19 000 sous la cohabitation Balladur !
Jacques Chirac :
« L’inflation normative est devenue paralysante, il faut mettre un terme à cette situation qui pénalise les plus faibles. »
Sous son règne, la création passa à 22 000 pages !
Nicolas Sarkozy :
Il créa la RGPP (révision générale des politiques publiques) en y participant lui-même et reconnut : « C’était dur, car il y avait des chiens de garde (hauts fonctionnaires, lobbyistes, associations …) qui défendaient leur pré carré. »
Mais il réduisit de 1 000 pages la création de texte : insuffisant certes, mais c’est le seul à avoir réduit l’inflation normative !
François Hollande :
Il annonce « un choc de simplification » en mars 2013. Mais ce dernier a très rapidement été enterré. J’y ai participé régionalement avec une vingtaine de collègues chefs d’entreprise mais, malgré des propositions que la présidente de région Marie-Guite Dufay avait reconnues judicieuses, nous n’avons jamais été informés de la suite donnée !
À la fin du règne de François Hollande, la création normative atteignait 27 000 pages !
Emmanuel Macron :
Il créa un nouveau « bidule » : CAP 22, censé prendre le problème à bras-le-corps avec trois coprésidents chefs de file et pas moins de 31 personnalités de premier plan, dont l’économiste Philippe Aghion, Jean-François Cirelli, patron de BlackRock France, et même l’ex-président du conseil italien, Enrico Letta.
L’un d’eux précisa : « Par rapport à l’ambition, il n’est pas resté grand-chose, aucune de mes 15 suggestions n’a été retenue. »
Résultat, le nombre de pages produites monta jusqu’à 32 000 pages en 2020 pour redescendre à 26 700 en 2022. Nous attendons la suite !
Que pouvons-nous en déduire ?
– Plus un chef d’État annonce qu’il va s’attaquer au problème, plus il l’aggrave !
– Le pouvoir en ce domaine n’est plus aux gouvernants mais à toute une partie de plus ou moins « hauts fonctionnaires » qui peuvent dire aux politiques : « Vous êtes là pour 5 ans ; nous, pour toute notre carrière et c’est donc nous qui décidons » !
Comment inverser les choses ? La seule solution reste de réduire le nombre de responsables de cette situation, je veux parler de fonctionnaires administratifs, principalement ceux qui sont en haut.
Je rappelle qu’il y a en France un nombre intolérable de fonctionnaires dits « en disponibilité ». Parmi les « hauts fonctionnaires », on parle de 30 000, mais il faudrait ajouter au moins 24 000 professeurs, sans parler de tous les fonctionnaires en attente de mutation.
Il faut donc, sans attendre, « sabrer » les effectifs afin de les ramener aux mêmes proportions que chez nos voisins allemands, soit 3 millions de moins (3,5 millions, si l’on en croit un récent rapport de l’IREF). Ce sera très bon pour nos finances et réduira dans les mêmes proportions la création de pages créées.
Et, comme l’a si bien dit Georges Pompidou : « Arrêtez d’emmerder les Français ! »

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