Comment se passer des citoyens en démocratie
Nos grands dirigeants ne parlent plus des droits de l’homme et de la démocratie, lorsqu’ils sont invités à l’étranger.
Ils y parlent aujourd’hui d’autre chose qui nous dépasse : comment faire le job.
Et c’est là le problème, les Français n’ont pas été informés de ces accords passés, anonymement dissimulés sous l’étiquette de l’acronyme (par exemple Mercosur). Bizarre, pourquoi ? On se le demande un peu et l’on ne cherche pas à creuser.
Et pourtant, c’est bien la démocratie qui est en danger, en Europe également. On préfère regarder vers la Russie que chez nous.
Effectivement la démocratie à la Poutine est très claire : si on n’est pas d’accord avec le pouvoir, on risque de tomber du balcon, avoir un accident, voire ingérer un ingrédient défendu.
En France, surtout à Paris, c’est plus difficile. On est plus cool, on préfère la démocratie dévoyée, qui dit à l’électeur révolté, marri : Couche-toi là !
Même si le citoyen est contre, on passe outre en silence.
Plus il y a d’embrouille, mieux c’est, il faut que l’électeur n’y comprenne rien.
De toute façon, on se passera de lui afin de voter en petit comité avec des personnes bien-pensantes et initiées.
C’est ce qui s’est passé avec les pistes de vélo provisoires en période Covid qui sont bétonnées aujourd’hui. On a découvert la chose après l’exécution des travaux.
Quelle est la méthode pour se passer du citoyen ? Vous déposez en plein vent, dans un endroit passant et encombré, votre petite affichette insipide.
Surtout ne soyez pas prolixe sur votre projet que vous désignerez de façon sibylline avec un acronyme.
Dites que c’est pour améliorer la vie des habitants et faire des économies ; ne parlez pas des conséquences pour eux.
Par exemple, si vous remplacez les bancs 1 900 à lattes vertes, qu’il faut repeindre régulièrement, lorsque vous choisirez un bloc de pierre reconstituée, faites en sorte que l’on ne voit plus la fiente de pigeon. Cela fera propre et ce ne sera pas votre faute si vos électeurs s’assoient dessus et doivent payer les frais de teinturier.
Pas vu, pas pris !
Un autre stratagème consiste à demander d’aller voir le détail ailleurs, par exemple à la mairie. Vous y laisserez un formulaire mystérieux donnant des dates de réunion pour informer le public. De préférence, choisissez un créneau horaire compliqué pour les citadins et n’indiquez surtout pas la date où l’électeur devra donner son avis sur votre projet.
Ultime précaution : donnez des dates d’information postérieures à la date effective pour le vote. N’écrivez pas qu’elles sont prévues pour le débriefing de votre opération.
Enfin, pour avoir bonne conscience, au dernier moment, posez un panneau d’information à l’entrée des toilettes publiques de la mairie, pour dire quand et où voter.
Ainsi vous serez certain que seuls de rares électeurs curieux viendront s’informer après le vote.
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