Encore des délires fiscalistes

Encore des délires fiscalistes

La farce grotesque de la taxe Zucman n’en finit pas de rebondir – et la France s’enfonce toujours plus dans le socialisme sous l’autorité d’un Premier ministre prétendument de droite et d’un Président prétendument ultralibéral !

Le principe de cette taxe est, en lui-même, aussi absurde que monstrueux : tous les patrimoines, qu’ils soient liquides ou non, productifs ou non, seraient taxés à hauteur de 2 % par an dès lors qu’ils dépasseraient 100 millions d’euros.

On pourrait certes dire que cent millions constituent un joli pactole et que, par conséquent, les intéressés ont de quoi payer. Mais c’est le principe même qui est malsain, puisqu’il détruit l’idée même de propriété privée.

Au demeurant, l’histoire fiscale nous incite à la prudence. Quand la France a instauré l’impôt sur le revenu, en 1914, l’impôt devait être plafonné à 2 %. On sait ce qu’il en advint et cela ne nous incite guère à la confiance dans la parole de l’État.

L’idée même d’un impôt sur le patrimoine est profondément contestable : les revenus, qui sont à l’origine du patrimoine, ont déjà été taxés, quelle est donc la justification de cette double peine fiscale ?

Les épargnants seraient-ils coupables ne pas avoir tout consommé pour constituer ce patrimoine ? Mais sans épargne, pas d’investissement.

Cette mesure prétendument de « justice fiscale » va donc surtout créer davantage de chômage et conduire à brader notre outil productif à l’étranger. Brillante idée en vérité !

L’esprit soixante-huitard (qui invite à consommer tout, tout de suite) a fait décidément des ravages dans les esprits.

Cependant, le bloc central, fasciné par la gauche mais terrorisé devant les conséquences prévisibles, a choisi un moyen terme incohérent en votant ce que les médias appellent une « taxe Zucman allégée », officiellement dénommée « taxe sur la fortune improductive » qui a vocation à remplacer l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) lequel remplaçait lui-même l’ISF.

J’avais eu l’occasion de dire, lors de la création de l’IFI, que je ne regrettais pas l’ISF mais que la logique de l’IFI me semblait pernicieuse.

La logique de la « taxe sur la fortune improductive » ne l’est pas moins.

D’abord ce n’est pas à l’État de dire quel patrimoine est bon. Si quelqu’un veut investir toute sa fortune en actions ou, au contraire, toute sa fortune en immobilier, c’est son problème. La seule légitimité de l’État en ce domaine est de désigner ce qui est mauvais pour la collectivité – en prohibant par exemple les fortunes investies dans la drogue !

Par ailleurs, cette espèce d’animosité contre l’immobilier ne tient pas compte d’une réalité pourtant évidente : les investisseurs sont ceux qui se sentent assez confiants pour investir et, en France, l’immense majorité de ces personnes sont propriétaires au moins de leur résidence principale. Par conséquent, il est inepte d’opposer immobilier et actions.

De même, ce que l’on appelle la « fortune improductive » n’est quasiment jamais vraiment improductif. On parle des voitures de luxe, mais ces achats financent des sociétés et des emplois. Pourquoi décider arbitrairement que ceux-ci mériteraient notre mépris ?

Cet impôt, illégitime et inefficace, a été inventé par un député Modem, puis remanié par un député PS et voté par le RN. Ce dernier a raté une occasion de s’opposer aux délires fiscalistes de la macronie et de la gauche – donnant hélas raison (temporairement j’espère !) à ceux qui l’accusent d’avoir un programme économique de gauche.

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