Engagement

Engagement

Si faire un don, ne serait-ce que de 10 euros, à SOS Racisme ou au Secours catholique, autorise déjà à qualifier le donateur de « personne engagée », la langue française réserve habituellement cette appellation à ceux que la défense d’idées ou de causes conduit au sacrifice de leur confort, de leur liberté et parfois de leur vie : Socrate parmi les notables athéniens, Victor Hugo face à Napoléon III, ou Soljénitsyne dans l’univers soviétique. Ainsi, lorsque l’hebdomadaire Télé Câble Sat (n° 1751) attribue le titre de « femme d’engagement » à une miss météo qui nous a rebattu les oreilles durant 30 ans de conseils pour économiser des bouts de chandelle ponctués de « c’est bon pour la planète », on est en droit de s’attendre de sa part au moins, en regard des figures citées plus haut, à une prise de position courageuse démystifiant, par exemple, certains des faits d’armes inscrits sur le drapeau de Météo France, tels l’annonce de trombes d’eau fictives sur Paris le 24 juin 1984 pour dissuader papis et mamies de grossir la manif pro-enseignement libre, la complaisance avec le bobard du nuage radioactif de Tchernobyl arrêtant sa course à la douane (avril 1986) ou les délais d’alerte insuffisants avant les tempêtes de fin décembre 1999. Eh bien rien de tout cela ! Contrairement à son confrère, le présentateur Philippe Verdier, viré de France 2 pour avoir écrit un ouvrage réellement engagé, on découvre que l’axe majeur « d’engagement » de la miss météo, c’est la lutte contre le « climatoscepticisme » …sachant que l’étiquette « climatosceptique » est collée sur le front de quiconque estime qu’un débat s’impose pour évaluer la proportion réelle de l’activité humaine en général et française en particulier dans l’évolution du climat : quel courage de s’attaquer à ceux qui n’ont le droit de s’exprimer quasiment nulle part ! Le propos, bien sûr, n’est pas de jeter l’opprobre sur une des chouchoutes des médias du moment, mais de mettre en évidence qu’en élevant par le jeu des mots au même rang que Socrate, Hugo et Soljénitsyne des copains objectivement confits dans le conformisme, nos fausses élites ne proposent pour guider la jeunesse française que des modèles flasques et délavés : un pas de plus vers la « décivilisation ».

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