Euthanasie : une irréversible régression

Euthanasie : une irréversible régression

Toutes les religions – ou presque toutes ? – et les déclarations des droits de l’homme ont édicté l’interdiction de tuer des êtres humains.
Or, voilà qu’au nom d’une prétendue liberté et d’un progrès de civilisation, des « enragés » – sous l’euphémisme de « loi sur la fin de vie » – veulent revenir aux heures de l’eugénisme nazi où les « sous-hommes » étaient exterminés.
Oui, ne nous trompons pas, le droit à « l’euthanasie » ou au « suicide assisté », qui se cache sous le nom de « loi sur la fin de vie », n’est ni plus ni moins qu’un homicide.
En effet, ce droit concerne les affections graves et incurables qui engagent « le pronostic vital en phase avancée ou terminale. » provoquant une « souffrance physique ou psychologique » réfractaire aux traitements ou insupportable. Qu’entend le législateur par « phase avancée ». Combien de jours, de mois, d’années ?
Ces critères sont flous et subjectifs. Ils peuvent concerner des centaines de milliers de patients souffrant d’affections de longue durée, telles que le diabète, une insuffisance rénale ou respiratoire, de l’arthrose diffuse, des troubles psychiques invalidants, et n’importe quel handicap. Il ne s’agit plus d’une exception, mais d’une généralisation !
Cependant, nous savons que la « sédation profonde et continue » de la loi Claeys-Leonetti permet d’accompagner les personnes en fin de vie, en soulageant leurs souffrances, et en leur permettant de rentrer dans le grand mystère de l’Éternité le plus sereinement possible. Il s’agit là des soins palliatifs. Les députés sont d’accord pour adopter ce volet de la loi sur la « fin de vie » mais le coût de ces soins est bien supérieur à celui de l’euthanasie, et ces soins palliatifs sont très insuffisants en France.
Les critères prévus par les députés seraient d’avoir au moins 18 ans (déjà certains veulent que les mineurs puissent bénéficier de ce « droit » à la mort) ; d’être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée ; d’être français ou résidant en France. Sandrine Rousseau veut élargir ce droit aux étrangers : « Déjà que les étrangers en situation irrégulière ont des conditions de vies terribles, si, en plus, on leur refuse un droit fondamental au moment de la mort, il me semble que ce n’est pas humain. »
En plus de tout cela, pour euthanasier un patient, une consultation légère et sans collégialité suffirait ! Un seul « médecin » – mais quels médecins accepteront de donner une mort totalement contraire à leur éthique ? – serait habilité à recevoir la demande du patient – demande qui pourrait n’être qu’orale – et l’avis non contraignant d’un confrère pourrait être recueilli sur place ou à distance !
Ainsi, le « médecin » serait tout-puissant et les proches parents n’auraient aucun recours.
Enfin, signalons la promotion de l’euthanasie faite par la MGEN (Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale), promotion contraire à son rôle qui est de rembourser les soins.
La MGEN propose que le patient subisse un geste létal s’il est dans un « état de mort cérébrale », dans la mesure où il l’a mentionné dans ses directives anticipées. Elle insiste sur les économies financières pour l’État et, enfin, elle s’appuie sur le nombre de suicides chez les personnes âgées.
Voilà les « monstruosités » auxquelles conduirait cette « loi sur la fin de vie ». Signalons que les patients et leurs familles sont culpabilisés car ils se sentent une charge pour la société et, de ce fait, pensent que leur mort est souhaitable.
Mais dans quel monde vivons-nous ? Que devient la solidarité envers les personnes fragiles et vulnérables ? La vie a un caractère sacré et une valeur inaliénable. L’acte de mort ne sera jamais un droit ! Que deviendra la confiance indispensable entre les patients et les médecins, si ces derniers ont la liberté de les faire mourir ?
Comme le dit très bien Michel Houellebecq, l’envie de mourir n’existe pas. Ce qui existe, c’est l’envie de ne pas souffrir. De plus, la peur d’être à charge et un sentiment d’abandon, de profonde solitude, peuvent pousser des patients à désirer mourir. Mais le message des soins palliatifs c’est : « Non, tu n’es pas à charge. »
Cette loi doit être votée à l’Assemblée nationale le 27 mai prochain. On ne saurait contraindre les soignants, dont la mission est de défendre la vie, à l’appliquer.
Croyants, agnostiques, athées, nous partageons la même humanité, et toute loi doit s’accompagner – en plus d’une recherche de justice – d’une parcelle d’amour. On en est loin avec cette loi mortifère !

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