Hayer et l’immigration

Hayer et l’immigration

Une séquence de Valérie Hayer, tête de file macroniste pour les élections européennes, interrogée sur BFM TV le 9 mars dernier, a beaucoup agité les réseaux sociaux.

L’émission en soi était déjà assez surprenante. Mme Hayer a commencé par expliquer qu’elle était « légitime » pour mener cette liste (ce qui, en creux, indiquait évidemment à ceux qui ne la connaissaient pas, c’est-à-dire 95 % des Français, que la question se posait !).

Surtout, elle s’est félicitée de son bilan – donnant comme exemple la gestion de la crise sanitaire. N’y a-t-il donc personne dans la majorité présidentielle pour suivre un tant soit peu l’état de l’opinion et savoir que personne, en France, ne considère que cette crise a été correctement gérée ?

Mais le plus extravagant, c’est que Mme Hayer met elle-même le sujet migratoire sur la table. Le journaliste la relance aussitôt en lui demandant ce qu’elle pense de la proposition de Jordan Bardella de faire de ces élections européennes un référendum contre la submersion migratoire.

Et, ajoutant l’absurde au loufoque, non seulement la députée macroniste ne dit pas ce qu’elle pense de l’immigration, mais elle s’enfonce dans un discours bafouillant qui donne raison à son adversaire.

D’abord parce qu’elle reconnaît qu’on a longtemps mis la question migratoire « sous le tapis ». Ensuite, parce qu’elle n’a qu’une chose à reprocher sur le fond à Jordan Bardella : l’usage de l’expression « submersion migratoire » qui relèverait, dit-elle, de la surenchère. Enfin, parce qu’elle nous annonce triomphalement, comme preuve que, désormais, Bruxelles et la Macronie se sont saisies du sujet migratoire, le vote prochain du Pacte Asile et Immigration – pacte qui va soit ne servir à rien, soit accélérer l’immigration !

Cependant, le journaliste revient par trois fois à la charge en demandant à Valérie Hayer si elle estime qu’il y a trop d’immigration en France.

Après avoir botté en touche à deux reprises, elle ébauche une réponse encore plus délirante que tout ce qui précédait. D’abord, elle ne connaît que l’asile et l’immigration économique (le regroupement familial, connais pas !). Ensuite, elle écarte d’emblée l’asile (comme s’il n’était pas devenu une filière d’immigration clandestine). Enfin, elle refuse de se prononcer sur l’immigration économique en affirmant : « C’est aux acteurs économiques de nous dire leurs besoins. »

Effectivement, on a bien compris : sur l’immigration, la Macronie, c’est vraiment la voie de la « fermeté » !

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