La brouille entre vérité et politique
Après la confrontation aux extrêmes (LFI et RN), l’insécurité dans la société française (drogue, et délinquance), viennent la pornographie et l’embellie statistique des émissions de CO2. L’article de Madame Laurence de Charrette (Figaro ce 22 mars 2024) interroge le lecteur : Politique et vérité sont-elles définitivement fâchées ? La France est-elle malade de sa vérité ? On pourrait le penser. Ne jamais se retourner pour corriger le sillon civilisationnel, tracé par la charrue idéologique, c’est là le problème. Une fois arrivé au bout du champ, l’attelage fait demi-tour pour tracer un nouveau sillon et, catastrophe, on voit que le labour est incertain. On change le laboureur, le précédent voyait de travers, se dit-on. Le problème est que, pour labourer le champ correctement, les sillons se doivent d’être parallèles ; on pense qu’une fois la moisson venue, on ne verra plus rien. C’est ainsi que la vérité est titrisée ; si le laboureur a la vue courte et a eu des difficultés à trouver le bon cap à l’horizon, c’est l’attelage qui est responsable. Il ne faut jamais revenir en arrière sur ses propres erreurs. Conclusion on affirme que le sillon est droit, quand on arrive au “Véritomètre” bien connu de Thierry le Luron. Georges Marchais, n’avait qu’une vérité, la sienne, qui n’avait rien à voir avec la raison. L’absurde devient donc la seule réponse que trouve le politique, qui ne veut pas se retourner pour voir si la sienne ne marche pas à contre sens de ce qu’il a prévu.
Du temps du général de Gaulle, la Censure d’État avait son corollaire avec l’Index de l’Église. Les articles de loi, relatifs aux mœurs, avaient alors pour objectif¹ de préserver la moralité publique et de protéger la jeunesse. Etaient réprimés l’incitation à la débauche, l’attentat à la pudeur, etc.
Cette loi n’a guère été respectée² après 1968, tant l’interdit d’interdire était inscrit dans l’inconscient. On a laissé faire, comme pour le commerce de la drogue qui a commencé, à ce moment-là, à se répandre en plein jour. Dès 1975 les kiosquiers affichaient sans problème, les cinémas et lieux de consommation sexuelle se distinguaient à la lanterne rouge. La loi Haby du 28 décembre 1976 amena la mixité à l’école et dans la foulée l’abolition de la censure instituée lors de la promulgation de la Loi sur la liberté de la presse (29 juillet 1881) L’éveil des enfants à la sexualité a été enseigné au collège dès les années 80, au motif de protection sanitaire. On a truqué les statistiques pour faire l’embellie socialiste. On voit le résultat³ de cette politique subversive.
Ainsi la société s’est-elle décomposée toute seule et la corruption est-elle venue dans la clandestinité. Les petites annonces locales, qui proposaient d’échanger ou vendre des objets d’occasion, des chiens-chats-oiseaux-poissons rouges, se sont diversifiées en proposant des rencontres entre couples. Plus tard ces rencontres s’organisaient, au bois de Boulogne, entre adultes consentants avides d’expériences ; celles que la mairie de Paris qualifie de coquines. Soit la pornographie pour tous !
¹: La loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 interdisait aux libraires et kiosquiers d’exposer des publications pouvant heurter la sensibilité des jeunes publics — notamment pour tout ce qui est lié à la sexualité. : avant 2011 les publications destinées à la jeunesse ne devaient pas montrer sous un jour favorable « le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes qualifiés crimes ou délits ou de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse, ou à inspirer ou entretenir des préjugés ethniques. Ces publications ne doivent pas non plus comporter de publicité, d’annonce pour des publications de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse. »
² En témoigne l’article 14, protection de la jeunesse, a été modifié par la loi n° 2011-225 du 14 mai 2011 article 46. A l’exception des livres, les publications de toute nature présentant un danger pour la jeunesse en raison de leur caractère pornographique doivent être revêtues de la mention” Mise à disposition des mineurs interdite (article 227-24 du code pénal) ” et être vendues sous film plastique.
³Voir le bulletin (INFOSTAT N° 44 de mars 1996) d’information de la sous-direction de la statistique des Études et de la documentation Infostat Justice . https://www.justice.gouv.fr/sites/default/files/2023-04/infostat44.pdf On peut ainsi voir qu’entre 1984 et 1993 on avait connu une progression de 25% des condamnations pour crimes ou délits en matière de mœurs.
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