La France, enfer fiscal pour les entreprises
Tout d’abord un rappel : dans un système économique, le seul et unique créateur de richesse, c’est bien l’entreprise.
En effet, l’entreprise est indispensable au développement d’un pays, c’est elle qui, par la volonté de son dirigeant, permet d’assurer les besoins d’une population. Elle répond à une demande ou éventuellement la provoque.
Pour cela, elle emploie et rémunère des salariés qui, eux-mêmes, comme les entreprises, par différentes formes d’impôts, financent l’État (dont les fonctionnaires et assimilés).
Supprimez l’entreprise, plus rien ne fonctionnera faute de création de richesse.
Parmi ces entreprises, ce sont les entreprises industrielles de production et agricoles qui supportent le « fardeau ». En effet, une entreprise commerciale ne peut exister que s’il y a des produits à vendre et les entreprises de services n’existeraient pas non plus sans les industrielles car l’industrie est, de loin, leur principal client.
Une grande majorité des pays ont donc compris qu’il est indispensable de choyer leur industrie. Malheureusement, ce n’est pas le cas de la France et c’est suicidaire.
En 2000, la France et l’Allemagne possédaient un tissu industriel à peu près équivalent qui représentait en valeur 23 % du PIB mais nos routes se sont séparées. En effet, pendant que le chancelier de gauche Schroeder a pris « le taureau » par les cornes pour éviter l’effondrement de son pays, en France, avec un gouvernement également de gauche sous Jospin, nous avons mis en place, d’une façon honteusement démagogique, les 35 heures.
Le résultat ne s’est pas fait attendre et, à ce jour, alors que la part de l’industrie allemande est passée en 2023 à 24 % du PIB, nous nous sommes effondrés à moins de 10 %. Notons que c’est aujourd’hui l’Allemagne qui décide de baisser à nouveau leurs prélèvements et qu’en France, on décide au contraire de les augmenter … Cherchez l’erreur !
La logique aurait voulu que nous récupérions cet écart et cela aurait été possible sous deux conditions :
– Supprimer les contraintes idiotes et inutiles que supportent nos entreprises ;
– Et surtout baisser immédiatement les charges, impôts de productions et sur les sociétés.
En divisant ces charges par deux (pour s’aligner sur nos voisins), on doit retrouver nos 24 % de PIB, voire plus, car un simple calcul de niveau CM2 nous démontre que des prélèvements divisés par deux mais sur un volume multiplié par 2,5 rapporteront plus aux finances de l’État qu’aujourd’hui – seul un énarque ne le comprend pas !
Rien de mieux pour étayer ma théorie qu’un exemple que je maîtrise bien puisqu’il s’agit de mon cas personnel.
En pleine phase d’évolution de mon entreprise et étant de formation de base technique, mon beau-père qui était allemand m’a proposé d’étudier mon bilan afin de repérer les points d’amélioration.
Ce que j’en ai principalement retenu, c’est que je devais absolument dégager un bénéfice net d’au moins 15 % du chiffre d’affaires (la norme en Allemagne), sinon je serais toujours « l’otage » de mes banquiers.
Plus facile à dire qu’à faire car j’ai démarré mon entreprise en 1972 avec seulement 120 F en banque ! J’ai tout de même réussi, en 2012, dernière avant la vente de mon entreprise, à dégager un bénéfice net de 8,5 % – ce qui est un bon résultat pour la France, mais serait considéré comme médiocre en Allemagne.
La tête en permanence « dans le guidon » lorsqu’on gère une PME de 35 personnes, une fois à la retraite, je me suis amusé à faire un calcul simple : si j’avais délocalisé mon entreprise à 30 km, en Allemagne, combien aurais-je fait de résultat en gardant la même comptabilité mais avec les taxes et impôts pratiqués de l’autre côté de la frontière ?
Le résultat est stupéfiant : en France, le résultat était de 300 k€; côté allemand, il aurait été de 900 k€, trois fois plus – et donc 25 % de BN.
J’aurais pu alors développer beaucoup plus mon entreprise et surtout je l’aurais vendue trois fois plus cher, ce qui m’aurait permis de jouir d’une retraite beaucoup plus aisée sans avoir travaillé plus.
Alors ne critiquez pas les entreprises qui veulent fuir cet enfer fiscal qu’est devenue la France. Je n’ai qu’un seul regret : ne pas l’avoir fait il y a 20 ans !
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