La question des alliances

La question des alliances

L’annonce de la dissolution et des prochaines législatives (30 juin et 7 juillet prochains) a pris par surprise tous les commentateurs – même si elle est une réaction logique du chef de l’État à la claque électorale qu’il a subie (mais nous avions perdu l’habitude des réactions logiques en politique !).
Beaucoup prédisent une victoire du RN à ces législatives. C’est aller un peu vite en besogne car le mode de scrutin n’est pas du tout le même qu’aux européennes.
Souvenons-nous que, voici deux ans, nous avions tous été surpris de voir arriver autant de députés RN car l’idée générale était que le scrutin majoritaire lui était extrêmement défavorable.
Il est en effet parfaitement possible d’arriver en tête au premier tour et de perdre au second, faute de réserves de voix.
Plus que jamais se pose la question des alliances.
Et l’on peut en distinguer de deux types : des alliances d’appareils ou des alliances de personnes.
Pour les alliances d’appareils partisans, on ne voit guère que Reconquête qui puisse s’allier avec le RN.
Cette alliance n’apporterait pas nécessairement grand-chose sur le plan électoral mais elle montrerait que le RN est désormais capable de bâtir une coalition pour gouverner.
Quant aux alliances personnelles, il sera difficile d’en tirer des conséquences politiques.
Mais on voit mal comment de telles alliances pourraient avoir un sens sans l’annonce de quelques principes communs de la part des intéressés.
Et, là, il faudra être vigilant : si le seul dénominateur commun à ces alliances est d’être « anti-Macron » (ce qui peut être une tentation très forte pour Marine Le Pen et Jordan Bardella qui vont sans doute vouloir « surfer » sur la détestation grandissante contre « Jupiter »), nous pouvons prédire, sans risque de nous tromper, une catastrophe politique.
On ne bâtit en effet rien de durable sur du négatif.
Le problème est que le positif oblige à s’interroger sur ce qui est vraiment prioritaire et donc à faire un choix – ce qui est toujours risqué !
Le plus logique, selon moi, serait de travailler à restaurer le « régalien » (disons les sujets de sécurité et d’immigration). Auquel cas nous pourrions voir naître une ébauche d’union des droites.
L’autre possibilité (mais elle serait désastreuse pour la France et également, à moyen terme, pour le RN) consisterait à « draguer » l’électorat LFI, non seulement avec de l’anti-macronisme mais aussi avec des propositions socio-économiques démagogiques. Espérons que le RN saura résister à la tentation de cette « alliance des populismes » de droite et de gauche.

Partager cette publication

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *