Le fiscalisme contre nos entreprises

Le fiscalisme contre nos entreprises

Une déclaration du ministre des Finances, parue dans le « Figaro Économie » du 10 septembre, a retenu mon attention. Je la cite :

« Au bout du compte, c’est toujours le secteur privé qui garantit la prospérité. C’est pourquoi il faut améliorer l’environnement économique afin que ses investissements privés soient plus nombreux, et ceci sans dépenser toujours plus d’argent, et nourrir l’inflation. »

Il annonce un plan « pour la croissance », doté de 7 milliards d’euros d’allègements fiscaux pour les entreprises.

Ne vous réjouissez pas, il ne s’agit pas de notre ministre des finances mais de Christian Linder, le ministre des Finances allemand !

En effet, la France qui taxe ses entreprises presque 6 points de PIB de plus que notre voisin (soit 145 Mds€ de plus), ne prévoit, et encore échelonné, qu’un petit milliard en moins sur la CVAE !

145 Mds€ de plus, alors que notre PIB est de 2 635 Mds€ contre 3 867 Mds€, la différence relative est donc de 32 % – soit environ 190 Mds€ !

Nous accentuons donc encore l’écart de prélèvements obligatoires sur nos entreprises. Il ne faut donc pas s’étonner que le fabricant taïwanais de semi-conducteurs TSMC ait décidé de s’installer à Dresde.

Il est à regretter que, depuis la présidence mitterrandienne, nous ayons surimposé nos entreprises.

Si ce n’avait pas été le cas, nous aurions un PIB supérieur à 3 000 Mds€, avec des entreprises beaucoup plus nombreuses et surtout beaucoup plus rentables qui, comme les entreprises allemandes, auraient pu faire de l’autofinancement pour leurs investissements au lieu d’avoir recours à l’endettement.

Ce dernier, comme nous pouvons le constater actuellement, avec des taux beaucoup plus élevés, nous fragilise encore plus et fait de nos industries des proies faciles pour leurs concurrents étrangers.

Alors, M. Le Maire, prenez-en de la graine ! Il est temps de se réveiller et de prendre enfin les mesures indispensables à la pérennisation de nos entreprises.

Il est vrai que des efforts ont été faits sur les bas salaires, mais au détriment des plus hauts salaires :

Pour un salaire de 4 000 € mensuel, les charges sont deux fois plus élevées en France qu’en Allemagne et trois fois plus pour un salaire de 8 000 €.

Notre avenir n’est pas dans le « bas de gamme », vous le savez : on trouvera toujours moins cher dans les pays à bas coût, mais si vous voulez que l’on se développe dans le « haut de gamme », ne faites pas la même erreur que les socialistes.

Taxez les hauts salaires au niveau de ce qui se fait en Allemagne, sinon jamais nous ne retrouverons la part de l’industrie manufacturière dans le PIB que nous avions voici 25 ans : 23 %, c’est-à-dire alors le même niveau que nos voisins !

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Comments (1)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Il n’ y a pas, pour ce qui concerne la santé et le dynamisme de nos entreprises ( pour celles qui restent sur le territoire ) que le ” fiscalisme ” il y a aussi , l’ inexorable chute de la productivité, la perte du savoir faire et le manque de compétences anciennes et nouvelles
    En fait les ” fonctionnaires ” de notre économie ce sont aussi comme pour la Fonction Publique l’ hypertrophie du secteur secondaire ( commerciaux ) et tertiaires ( administratifs )

    22 septembre 2023 à 20 h 42 min

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