Le nébuleux contre le droit

Le nébuleux contre le droit

Fin 2024, le Tribunal administratif de Montreuil a annulé l’expulsion d’un ressortissant algérien ordonné par le préfet de Seine Saint-Denis (ajoutant, pour faire bonne mesure, le versement de 1 000 euros – à la charge du contribuable au malheureux inexpulsé).
L’un des principaux motifs de cette décision est que l’intéressé vivait en concubinage avec un ressortissant marocain s’affirmant femme et qu’en raison des « discriminations et risques pesant sur les personnes LGBT » en Algérie comme au Maroc, ils ne pourraient plus poursuivre leur vie commune.
Cette décision de justice est une épure de la tenaille qui assassine la France entre islamisme et wokisme.
D’abord, il est assez paradoxal qu’un tribunal critique l’Algérie et le Maroc pour les « discriminations » qu’ils font subir aux homosexuels – alors même que critiquer les ressortissants algériens ou marocains pour n’importe quel motif peut assez facilement vous valoir une condamnation judiciaire.
Surtout, il est assez curieux qu’une décision préfectorale – c’est-à-dire la décision, en dernier ressort, du représentant de l’État – se fracasse sur quelque chose d’aussi nébuleux.
Par définition, le concubinage n’a rien d’officiel et ne devrait donc pas pouvoir être opposé aux tiers.
Quant au fait que l’un des concubins pense être une femme, qui donc pourra le vérifier ? Sa parole ou son désir sont supposés tout-puissants en la matière (tellement puissants même qu’il peut être femme le matin et homme l’après-midi si le cœur lui en dit).
La destruction du Code civil qui a commencé par placer le concubinage sur le même plan que le mariage (à l’encontre de Napoléon qui disait, paraît-il : les concubins ignorent la loi, la loi les ignore), puis à faire du mariage un simple CDD entre adultes consentants (dont on se demande par quel atavisme réactionnaire ils ne peuvent toujours pas être plus de deux !), porte progressivement ses conséquences dans tout le droit français.
Y compris donc le droit de l’immigration. Celui-ci n’était déjà plus très solide puisque les juges, du plus petit tribunal à la CEDH, contestent désormais très officiellement le droit pour l’État français d’expulser des étrangers qui voudraient demeurer chez nous.
Cette décision a le mérite de montrer que le désir individuel a désormais la priorité sur le bien commun et sur l’autorité de l’État. Il serait plus simple et plus honnête de brûler les Codes. Mais il est vrai qu’ils peuvent encore servir contre les « Gaulois réfractaires » !

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