Le possible retour de Donald Trump et l’ordre mondial

Le possible retour de Donald Trump et l’ordre mondial

Quiconque regarde aujourd’hui la situation en de multiples points de la planète ne peut que constater la montée de la violence et du chaos.

La guerre de la Russie contre l’Ukraine se poursuit et a fait des dizaines de milliers de morts russes et ukrainiens. Elle a provoqué en Ukraine des destructions qui se chiffrent en centaines de milliards de dollars, et conduit à un enlisement qui semble sans fin.

À Gaza se déroule une autre guerre, menée par Israël contre une entité terroriste aux buts génocidaires qui a perpétré une atroce tuerie et utilise maintenant une population civile comme un bouclier humain.

Dans la mer Rouge, les milices Houthi s’en prennent aux navires commerciaux, et font que le trafic maritime qui passait naguère par le canal de Suez doit désormais contourner l’Afrique par le Cap de Bonne-Espérance, ce qui a de très lourdes conséquences économiques pour le monde entier.

La Chine, de son côté, continue à menacer Taïwan.

La Corée du Nord recommence à tirer au-dessus de la Corée du Sud.

L’ordre du monde établi après la Deuxième Guerre mondiale semble ainsi profondément ébranlé.

Les ennemis de la liberté parlent d’un « monde post-occidental » en train de prendre forme.

Les défenseurs de la liberté sont, eux, très inquiets.

Ce que les uns et les autres ont en commun est une analyse fausse de la politique américaine.

L’administration Biden est décrite par les premiers comme incarnant un déclin inéluctable des États-Unis, et par les seconds comme une administration s’efforçant de défendre la démocratie.

Les premiers voient la perspective d’un retour de Donald ­Trump à la Maison Blanche comme à même de conduire les États-Unis vers une plus grande sympathie envers la dictature russe (sympathie qu’ils souhaitent), les seconds y voient un risque de glissement des États-Unis vers l’isolationnisme et vers l’autoritarisme.

Ce qui doit être répondu aux premiers est que non, les États-Unis ne sont pas en déclin, mais subissent l’offensive d’une gauche destructrice dont l’emprise sur le pays peut encore être vaincue, et que, non encore, Trump n’est aucunement porteur de sympathie pour la dictature russe.

Et ce qui doit être répondu aux seconds est que non, l’administration Biden n’est pas du tout une administration défendant la démocratie et que, non encore, Donald Trump n’est pas un isolationniste, et n’est aucunement porteur de penchants autoritaires.

Il faut être amnésique ou pratiquer l’aveuglement volontaire avec intensité pour ne pas voir que, pendant les années au cours desquelles Donald Trump a été président, les États-Unis ont connu, après les piteuses années Obama, un remarquable redressement, et pour ne pas se souvenir que Trump affirmait la puissance américaine et s’opposait aux tyrannies. Poutine, à l’époque, se gardait de tout projet belliciste, Xi Jinping et Kim Jong-un aussi.

L’Iran des mollahs, lui, était au bord de l’asphyxie, et le Proche-Orient était en route vers une paix généralisée dont les accords d’Abraham constituaient la première étape.

Trump n’a cessé de respecter la démocratie et a été victime de l’irrespect de la démocratie venant du parti démocrate.

Il a fallu une pandémie venue de Chine, une panique mondiale et des fraudes pour que l’administration Biden soit installée au pouvoir.

Tout s’est alors inversé : l’administration Biden, après avoir provoqué une débâcle en Afghanistan, a réagi faiblement aux menaces de Poutine et, quand Poutine a fait envahir l’Ukraine, elle n’a jamais donné à celle-ci les moyens de vaincre.

Au Proche-Orient, l’administration Biden a permis à l’Iran de gagner des milliards, que les mollahs ont investi dans le financement du Hezbollah, du Hamas et des milices Houthi, et elle a créé les conditions qui ont conduit au massacre perpétré en Israël le 7 octobre 2023, à la guerre à Gaza et aux attaques des milices Houthi dans la mer Rouge.

Le désastre Biden peut prendre fin et, si Trump est réélu, les États-Unis peuvent se redresser à nouveau. Le cas échéant, la puissance américaine pourra recommencer à s’opposer aux dictatures.

S’ils étaient lucides (ils ne le sont pas), les ennemis de la liberté devraient s’inquiéter du possible retour de Trump, et les amis de la liberté devraient s’en réjouir.

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Comments (1)

  • BAINVILLE Répondre

    Le constat du chaos fait par Guy Millière est partagé par tous..
    Bien sûr, les dommages et les pertes humaines, un bilan terrifiant bien vu par M. Millière , et il ne nous impose plus d’accepter sa conception de la cause majeure du conflit, à savoir, l’impérialisme d’un “dictateur” (élu et réélu démocratiquement) cruel et génocidaire envers ses cousins proches.
    Or, les 135 000 russes à la frontière ukrainienne début 2022 , dont une vague d’assaut de 60 000 soldats montrait le caractère limité et opéré dans l’urgence, de la réponse à 10 années de bombardements et d’oppression envers les russes enclavés. Une plus ample conquête aurait nécessité un effort autrement puissant et des destructions massives, mais la Russie ménagea ses compatriotes d’Ukraine, il ne s’agissait pas de la destruction programmée de l’Irak, de la Lybie, ou de la Syrie.
    Ainsi il y avait face aux 600 000 ukrainiens un rapport de forces très défavorable. Les russes ne pouvaient donc submerger ni écraser l’armée ukrainienne, très supérieure en nombre. Vu l’urgence l’objectif était de la paralyser et de contraindre Kiev à une négociation, qui avorte en mars grâce à Boris Johnson qui imposera la poursuite de la guerre.
    Washington après le sabotage des accords de Minsk, rappelés par la Russie fin 2021 , a poussé Kiev à cette provocation contre la Russie, car, après les manœuvres sur place de l’OTAN, et la fin de non recevoir de Victoria Nuland à la Russie, l’armée ukrainienne étant prête à attaquer le Donbass début mars 2022, elle pouvait résister, surarmée, entraînée, adossée au réseau fortifié à partir de 2014 avec l’OTAN.

    Le temps propice à la conciliation a été recouvert par deux années où l’Ukraine épuisée ne sait plus qu’implorer l’aide, qui après avoir été colossale, se tarit devant l’anémie militaire et la fuite devant le recrutement oppressif.
    Eviter le chaos, oui, mais à condition que le joueur ayant poussé ses pions témérairement, accepte un sacrifice, ou renverse l’échiquier.

    5 mars 2024 à 21 h 36 min

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