Les commissaires politiques de la Nupes

Les commissaires politiques de la Nupes

Si vous voulez avoir une bonne idée du niveau où est tombé le débat public, je ne peux que vous suggérer de regarder la commission d’enquête en cours à l’Assemblée nationale sur « l’attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre » (ouf !).

Cette commission est présidée par le député Renaissance Quentin Bataillon (qui, pour autant que j’aie pu en juger, dirige fort bien les travaux).

Mais, comme l’on sait, dans les commissions d’enquête parlementaires, le rapporteur est plutôt plus important que le président – et il est souvent celui qui a demandé la commission d’enquête au bureau de l’Assemblée.

En l’occurrence, le rapporteur est un certain Aurélien Saintoul, député LFI.

L’homme est un modèle de subtilité et de nuance. Il s’est ainsi fait remarquer lors des débats sur la réforme des retraites pour avoir traité le ministre du Travail d’« imposteur » et d’« assassin » – on s’étonne simplement qu’il ait oublié de mentionner que le pauvre Dussopt mangeait des enfants au petit-déjeuner !

Mais il donne, dans son rôle de rapporteur, sa pleine mesure et vous serez heureux, amis lecteurs, de découvrir que la noble fonction de commissaire politique, naguère si bien illustrée par les bolcheviques, n’a pas disparu de la surface du globe.

Pour ceux qui ont, comme moi, un faible coupable pour le Jurassic Park archéo-stalinien, regardez en particulier l’audition des dirigeants du groupe Canal +.

C’est réellement impressionnant. Ce jeune homme, dont rien n’indique qu’il ait jamais fait quoi que ce soit de ses dix doigts (sa fiche de l’Assemblée indique « cadre de la fonction publique », mais il semble qu’il ait été essentiellement collaborateur de parlementaires communistes ; en tout cas, de façon symptomatique, sa fiche Wikipedia indique une « section vide » sous le titre « Carrière professionnelle » !), se permet de donner des leçons (techniques et de morale) à des professionnels – que l’on peut certes critiquer mais qui font tout de même vivre quelques centaines ou milliers de collaborateurs.

Il fut admirablement épaulé par ses collègues de la Nupes.

Manifestement, ce groupe de grands démocrates considère qu’il est intolérable qu’un groupe de médias donne encore, de temps à autre, la parole à des personnes de droite.

Si l’on voulait montrer que la gauche a un vrai problème avec la liberté, c’est réussi.

Denis Olivennes, qui n’est pas franchement, d’extrême droite (il a été patron de la Fnac et du « Nouvel Observateur »), a déclaré sur X : « Les LFI de la commission d’enquête : une pub pour Cnews  ! Des inquisiteurs méprisants devant Pascal Praud, Laurence Ferrari ou Sonia Mabrouk, qui sont ce qu’on veut mais en tout cas de bons pros, des questions ultra-partisanes, une image sectaire de l’AN, ça faisait froid dans le dos. »

Et il a ajouté : « Parmi les 220 chaînes de télévision en France, dont 30 de la TNT, y compris 7 publiques, 4 chaînes infos, tolérez-vous UNE chaîne à 2,5 % d’audience (avec obligation d’honnêteté de l’information et de pluralisme des opinions) mais qui soit franchement de droite comme 30 % des électeurs ? »

Au demeurant, Pascal Praud a judicieusement répondu à Reporters sans frontière qu’il était bien facile de dire que Cnews était « orientée » à droite quand la gauche refuse, par principe, d’y venir.

En tout cas, entre les lois liberticides de la Macronie et les déclamations plus liberticides encore de la Nupes, la liberté d’expression des Français est bien défendue !

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