L’Europe chrétienne mise en berne par Jacques Chirac !

L’Europe chrétienne mise en berne par Jacques Chirac !

Puisque tous les Français, inscrits sur les listes électorales – ce qui n’est pas le cas, volontairement, de plusieurs millions de nos concitoyens … –, vont recevoir le texte du projet de Constitution européenne, on pourrait penser que chacun sera en mesure de se faire une opinion personnelle, et de prendre sa décision sur la seule base de ce document, en fonction de son intelligence et de ses options politiques propres. C’est évidemment une vue utopique des choses.
D’abord parce que, même ramené à ses seuls soixante premiers articles, le texte est tout sauf simple et limpide… À moins d’être familiarisé avec la phraséologie technocratique européenne, et aussi avec quelques concepts modernes aussi creux que bizarroïdes (article 48, alinéa 2 : « la sommet social tripartite pour la croissance et l’emploi contribue au dialogue social »…).
Beaucoup de ceux qui poursuivront au-delà du préambule et du titre un de la première partie risquent fort de se réfugier dans l’abstention ou le vote blanc, traduction sincère de leur perplexité…
Beaucoup de partisans du oui, à leur insu, alimentent le camp du non !  Ils disent par exemple que ce traité ne fait que reprendre les précédents. S’il n’est qu’une codification, pourquoi le soumettre à référendum ? Ils disent qu’il crée de nouveaux droits sociaux. Ils laissent entendre qu’avec cette Constitution, le modèle social français devient le modèle social européen. Mais, pour un libéral, l’Europe était jusqu’à présent un rempart contre ce modèle social. Si, aux yeux de ses plus farouches partisans français, elle devient social-démocrate, un libéral ne peut que devenir dubitatif.
Si vous lisez le petit livre, intitulé « Le Piège », que Georges Berthu vient de consacrer à la Constitution européenne, vous serez sans doute frappés, comme moi, par l’ambiguïté et même l’hypocrisie de ce texte. Mais n’est-ce pas le lot de la plupart des constitutions, qui s’efforcent de synthétiser plusieurs cultures, plusieurs écoles politiques et finalement d’offrir plusieurs projets à la fois ?
L’auteur est l’un des meilleurs spécialistes des institutions européennes. Il a été député européen (villiériste) pendant dix ans. Et il le serait encore si le mode de scrutin régionalisé n’avait amené son leader à l’évincer… Souverainiste intelligent, il fut, dans les années quatre-vingt, parmi les meilleurs auteurs libéraux.
Sa principale critique de la Constitution, comme des traités précédents et de la construction européenne depuis trente ans, porte sur l’absence de contrôle démocratique. Le problème, en effet, n’est pas de savoir si telle ou telle compétence sera ou non mieux exercée au niveau européen que national, mais si, à ce niveau-là, elle le sera dans le sens souhaité par le peuple.
Prenons l’exemple de l’immigration. Cette compétence, jusqu’à présent nationale, deviendrait communautaire, avec prise de décision à la majorité qualifiée. Est-ce un progrès ? Du point de vue de la cohérence, peut-être… Mais on est obligé d’observer que l’oligarchie européenne, comme notre oligarchie nationale, a mené systématiquement depuis trente ans une politique d’immigration, exactement contraire à celle que souhaitait l’opinion. Un pouvoir politique européen ne risque-t-il pas d’être encore plus laxiste ? Au nom de l’interdiction de toute discrimination, qui figure d’ailleurs dans le texte ?…
Georges Berthu cite d’autres domaines où la politique européenne a été menée contre les opinions publiques. Par exemple, les organismes génétiquement modifiés (OGM). Les opinions publiques y sont majoritairement hostiles. Elles ont peut-être tort, mais c’est comme ça. Pourtant la Commission a présenté, à différentes reprises, des propositions en sens opposé. Ni la politique de la concurrence, ni la politique de libre échange commercial n’ont été clairement approuvées par l’opinion publique, par le Parlement européen ou par l’ensemble des parlements nationaux.
De la même façon, sur les racines culturelles de l’Europe, qui donc a été consulté, hors les membres de la commission présidée par Valéry Giscard d’Estaing ? On aura compris que les dirigeants Français, Jacques Chirac en premier, attachés à la laïcité version 1905, préféraient qu’il ne soit pas fait état des origines chrétiennes de l’Europe. L’ampleur de la résonance générale suscitée par le décès de Jean-Paul II apporte une réponse à cette couardise. Une réplique à laquelle Jacques Chirac, jamais à un revirement près, a lui-même participé, en décrétant dimanche matin la mise en berne de tous les drapeaux français …

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Comments (8)

  • ARSENE LUPIN Répondre

    à MON-sieur SAS,conteneur et sécurité!!! cher admirateur des Lumières, comme vous avez de grandes dents, comme vous êtes joli, que vous nous semblez bon et surtout bon Chrétien, que vous êtes ouvert et tolérant, si votre Chrétienté est aussi rayonnante que votre sens du “politiquement correct”, si votre charité est aussi grande que votre appétit anti-Voltaire,anti-Diderot,anti-siècle des Lumières, Alors,vous devriez proposer votre candidature pour devenir notre futur PAPE! votre jeu anti-tout n’intéresse pas grand monde! oui,les catholiques intégristes,n’est-ce pas? MAIS,la n’est pas le combat politique,cher monsieur! vous faites erreur de site internet! avez-vous lu le titre?LES 4 VERITE ! vous semblez en avoir qu’une seule,la Votre! arsene Lupin en Normandie

    16 avril 2005 à 16 h 06 min
  • sas Répondre

    A david martin,tu peux developper sas de l’arguillère ???rapport à la religion ??? catho ???quoi tesse ca ??? ….sas est athé et très attaché aux acquits “moraux et religieux” du catholicisme de “gaulle”. …sas essaie aussi de comprendre depuis 25 ans ce que fouttent les sectes maçonniques dans l’organigramme “molitico/institutionnel”…de fait…et d’active…dans notre belle ripoublique. …sas essaie de saisir pourquoi on a viré la monarchie de france et pourquoi nos aînés ce sont fait “crever” sur le front…1515,1789,1914,1940 et tant d’autres:lépantes… sas nb)je ne voudrais pas mourrir con…

    13 avril 2005 à 22 h 32 min
  • Jean-Claude LAHITTE Répondre

    A Cast, bonjour ! Si ! les auteurs de la Constitution, pour faire semblant d’être démocrates, ont prévu dans un Article, que des citoyens européens pourraient demander un referedum sur tel ou tel sujet. Mais à condition de réunir UN TOTAL D’UN MILLION DE SIGNATURES dans plusieurs pays à la fois. Autant dire MISSION IMPOSSIBLE, du genre “travail de Pénélope”… Et tout le reste est “du pareil au même”. Ainsi de l’Article qui donne la possibilité à un pays membre de l’Union. Quel gouvernant aura la trempe, face aux lobbies et aux medias (tous inféodés à l’Union) de décider ce retrait? L’Union est devenue une secte et il faudra, pour s’en arracher, une volonté et une force de caractère exceptionnelles dont AUCUN de nos politiciens actuels n’est capable… NONnistement vôtre, Jean-Claude Lahitte

    13 avril 2005 à 10 h 28 min
  • cast Répondre

    L’absence de mention des origines judéo-chrétiennes de l’Europe n’a évidemment d’autre but que de préparer l’adhésion de pays non européensla Turquie bien sûr,mais aussi l’Irak,l’Iran le Maghreb,le Pakistan… Que ceux qui croient encore qu’un éventuel non à un éventuel référendum français sur ce sujet puisse s’y opposer ,lisent le projet de Constitution:nulle part,il est dit qu’on recherchera une approbation des peuples par référendum.Il est également clair qu’un “non” éventuel n’aurait strictement aucune valeur légale d’opposition,puisque seul le Conseil de l’Europe serait souverain. Une fois de plus Chirac a proféré un mensonge plus gros que lui,et a pris tous les non-énarques pour des décérébrés.

    12 avril 2005 à 15 h 41 min
  • Jacques Répondre

    Référendum ? Votez oui et ensuite, remettez votre baillon. Circulez, on se gardera bien de vous demander votre avis et on continuera à faire le contraire de ce que vous souhaitez. C’est une sorte de démogratophobie.

    11 avril 2005 à 18 h 51 min
  • Jean-Claude LAHITTE Répondre

    Certes, et pas seulement avec son fameux “Les racines de l’Europe sont autant musulmanes que chrétiennes” (NB au passage on peut s’étonner qu’il n’ait pas dit “judéo-chrétiennes”, selon la formule à la mode !) mais aussi en poussant – malgré les objurgations de l’Espagne, de la Pologne, de l’Italie, etc. et même de feu Jean-Paul II -son “compère” GISCARD à ne pas faire état des bases chrétiennes de l’Europe dans “son” projet de Constitution, CHIRAC II a mis définitivement l’ “Europe Chrétienne” en berne. Mais l’Europe n’avait-t-elle pas commencé elle-même à baisser le drapeau chrétien devantl’alliance “objective” des forces “laïcardo-islamistes” comme d’autres baissent leur culotte ? Devenus “impratriquants” (combien entendons-nous de gens dire: je suis croyant, mais non pratiquant ?), les gens ont oublié leurs racines chrétiennes en méconnaissant la Bible et l’Evangile qui ont été le fondement des pays européens et l’Europe. Le hasard fait que je viens de lire un livre, “Du Mellah aux Rives du Jourdain”, de Bertrand-Camille BELLAIGUE. Dans l’épilogue, l’auteur cite une jeune juive aussi séduisante que cultivée: “Moi, je ne crois pas en Dieu, mais je crois à la Torah car elle représente nos racines profondes.” Les Européens (croyants non pratiquants, ou incroyants) qui veulent résister à l’invasion de l’Islam ne devraient-ils pas s’inspirer de cette phrase sublime et retrouver leurs “racines profondes” dans la Bible et/ou dans l’Evangile ? Et les idiots utiles catholiques ou protestants qui ouvrent toutes grandes les portes de l’Europe à certain “tsunami” devraient exiger (auraient dû exiger) que “leurs” Présidents (j’ai nommé CHIRAC et GISCARD) mentionnent expressément les racines chrétiennes de l’Europe dans une Constitution qui, en l’état actuel de son texte, est la porte ouverte à toutes les cultures exogènes. Et s’il est trop tard, VOTER NON, NON et NON. Chrétiennement vôtre, Jean-Claude LAHITTE

    11 avril 2005 à 18 h 06 min
  • david Martin Répondre

    SAS de l’arguillère, est ce toi ??

    10 avril 2005 à 23 h 04 min
  • sas Répondre

    Voilà encore un mythe qui explose en plein vol…cela signifie bien que la France est la fille ainée de l’église…que la religion majoritaire est le christianisme…que les reflexe naturels et “pavloviens”font que le drapeau français soit en berne , n’en déplaise au laicards et aux francs-maçons , émus et aux abois…la laicité est une farce en FRANCE,établie par une minorité activiste depuis 1789…contraire à la réalité (comme beaucoup d’autres sujets)…contraire aux intérêts moraux,sociaux et économique de la France…et contraire enfin à l’intérêt mystique et religieux de notre pays au rayonnement particulier….ceux qui ont prédis que le 21 siècle serait “matériel” et que la nourriture spirituelle était optionnelle….ce sont visiblement lourdement gourrés…une fois de plus. france fille ainée de l’église…c’est un fait. sas

    10 avril 2005 à 17 h 51 min

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