Rallumer la guerre scolaire ?
Le 2 avril dernier, les députés Paul Vannier (LFI) et Christopher Weissberg (Renaissance) ont présenté devant la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée le rapport qu’ils ont corédigé de la mission d’information sur « le financement public de l’enseignement privé sous contrat ».
Ce rapport, qui fait explicitement référence à la récente polémique sur le lycée Stanislas, est un exercice de haute voltige qui pourrait bien rallumer à brève échéance la guerre scolaire (s’il est suivi d’effet, ce qui, heureusement, n’est pas certain !).
Il suffit de lire la table des matières pour voir combien ce rapport est « à charge » contre l’enseignement privé sous contrat d’association avec l’État (relevant donc de la loi Debré de 1959).
À en croire le rapport, le système de financement de l’enseignement privé serait « opaque », « hors de contrôle », « s’écartant du cadre légal », permettant des « dérives » et même des « détournements ».
Au vrai, quand on entre dans le détail, le rapport est bien moins violent, mais il est évident que seules ces « punch lines » comme disent les communicants seront retenues et le grand public, peu averti de ces questions complexes, en déduira logiquement qu’il faut remettre en cause la loi Debré.
En gros, l’idée générale est que le privé bénéficie d’un financement public sans être soumis aux règles du public et qu’il bénéficie ainsi d’une concurrence déloyale.
Les rapporteurs ne paraissent pas pressés de se colleter avec la principale question : comment se fait-il que l’enseignement privé sous contrat obtienne, en moyenne, de meilleurs résultats que le public, tout en coûtant moins cher par élève ?
Contrairement au mantra de la gauche, ce n’est pas en augmentant indéfiniment les « moyens » que l’on augmentera les résultats, c’est en sélectionnant, en choisissant ce qui fonctionne et en rejetant ce qui échoue, et en cessant de croire que tous les élèves sont interchangeables !
Ces députés pyromanes jouent avec des allumettes sur un baril de poudre. Et un baril bien plus explosif encore qu’en 1984, lors des grandes manifestations pour défendre la liberté scolaire.
Car, aujourd’hui, toucher au fragile équilibre de la loi Debré a toutes les chances de conduire à payer sur fonds publics des madrasas salafistes (d’ailleurs la comparaison entre Stanislas et le lycée musulman Averroès vaut le détour). Un rapport dangereux qui dit assez vers où LFI et ses alliés veulent aller…
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