Réduire la dette : une question de survie !

Ça fait vingt ans que je dénonce l’endettement excessif de notre pays.
Déjà en 2005, l’ancien patron de la BNP Michel Pébereau sortait un rapport demandé par Jacques Chirac sur l’état réel de l’endettement de la France et arrivait à la conclusion hallucinante qu’elle serait comprise entre 1 000 et 4 000 Mds€.
À ce jour, le même rapport parlerait de 3 000 à 10 000 Mds€ selon que l’on considère l’endettement de nos gouvernements successifs (110 % du PIB) ou l’ensemble de la dette bilan et hors bilan de tous les Français.
Il aura fallu attendre 20 ans pour qu’enfin cette situation catastrophique commence à inquiéter nos gouvernants. Les agences de notation, cette fois-ci, ne pourront que nous sanctionner.
Tout le monde y va de ses suggestions pour enfin s’attaquer au problème n° 1 de notre pays et la proposition qui m’a paru la plus sérieuse est explicitée dans le dernier « Challenges », intitulé « Les 10 pistes pour trouver 50 Mds€ d’économie » :
– Environnement : 6,6 Mds€,
– Collectivités locales : 5 Mds€,
– Retraites : 8 Mds€,
– Emplois à domicile : 2 Mds€,
– Demandeurs d’emploi : 5,5 Mds€,
– Exonérations de cotisations : 4 Mds€,
– Recherche : 5 Mds€,
– Santé : 5 Mds€,
– Apprentissage : 3 Mds€,
– Sport et loisirs : 6 Mds€.
Sachant que les dépenses publiques françaises sont de 7 points de PIB plus élevées que la moyenne européenne (soit 182 Mds€), on serait encore loin de la solution « miracle ».
Alors, il reste un domaine rapidement évoqué par notre Premier ministre  : la rente – dont la définition proposée par le dictionnaire est : « Profit tiré du seul fait que l’on dispose d’une situation protégée ou bien placée. »
Jean-Marc Daniel, célèbre professeur émérite à l’ESCP, un des rares qui maîtrise l’économie, a intégré le fonctionnaire dans la catégorie des rentiers.
En effet, il correspond parfaitement à la définition citée.
Un autre personnage réaliste, ancien président de « Contribuables Associés », première association française dans ce domaine, je veux parler d’Alain Mathieu, a chiffré le sureffectif de la fonction publique par rapport à notre voisin allemand à 3 millions !
Là est donc la principale source d’économie pour notre pays, sachant que l’efficacité de notre administration est inversement proportionnelle à son effectif.
Une seule mesure serait capable d’en réduire le nombre sans bouleverser notre système : faire travailler nos fonctionnaires, durant toute leur carrière, autant que leurs homologues allemands.
Si l’on compte le fait qu’un fonctionnaire allemand commence à travailler plus tôt et prend sa retraite plus tard, qu’annuellement il travaille 10 % de plus, qu’il ne dispose pas de RTT, qu’il a moins de jours de congé, que ses arrêts « maladies » sont nettement inférieurs et qu’il n’a pas de droit de grève, c’est 30 % de plus que devrait travailler le fonctionnaire français.
Si l’on considère qu’est assimilé fonctionnaire tout personnel salarié directement ou indirectement par l’État, soit environ 7 millions d’individus, en travaillant 30 % de plus, nous pourrions réduire l’effectif de 2,1 millions pour le même résultat qu’aujourd’hui.
3 500 000 €, c’est le coût estimé par la Cour des comptes d’un fonctionnaire, ceci jusqu’à sa mort puisque c’est l’État qui paye en grande partie sa retraite. Avec cette mesure, ce serait une économie de 7 350 Mds€ pour 40 années de carrière, soit 183 Mds€ par an, juste l’économie pour rejoindre la moyenne européenne.
À cela pourrait s’ajouter une refonte complète de notre organisation qui permettrait d’autres économies substantielles.
Il faut commencer tout de suite et élire le prochain Président qui aura le courage d’en faire son programme et de l’appliquer lors de son quinquennat.
C’est simple, c’est documenté, les premiers gagnants étant les Français eux-mêmes et la France par conséquent, il faut être énarque pour ne pas le comprendre !