Ruine de l’État-providence

Ruine de l’État-providence

Un récent rapport de l’IGF (Inspection générale des finances) et de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) sur le traitement des affections longue durée (ALD) a déjà fait couler beaucoup d’encre.
Le rapport indique que 13,7 millions de personnes souffrent de l’une des 29 pathologies ouvrant droit à la reconnaissance d’ALD et que l’ensemble du dispositif coûte environ 12,3 milliards d’euros par an – dont 11,3 milliards d’euros pour la seule exonération du ticket modérateur (la reconnaissance d’une ALD permet la prise en charge à 100 % des dépenses par la Sécurité sociale).
Naturellement, avec le vieillissement de la population, le rapport estime que le nombre de personnes concernées pourrait monter jusqu’à 16 millions d’ici 2030, occasionnant 3 milliards d’euros de dépenses supplémentaires par an.
Dans le contexte d’effondrement budgétaire où nous nous trouvons, inutile de dire que ces sommes importantes et appelées à croître suscitent l’inquiétude des politiciens – et des pistes d’économies de la part des rapporteurs !
Sans entrer dans le détail (aussi technique que technocratique !) du rapport, disons clairement que ces pistes d’économies impliquent la fin de la prise en charge à 100 % des ALD.
Ce qui changerait profondément la logique présidant actuellement à la Sécurité sociale.
On peut penser que « décollectiviser » cette dernière ne serait pas un mal (c’est mon cas !).
Mais à la condition que cela n’entraîne pas le passage d’une irresponsabilité technocratique à une irresponsabilité financière. Or, selon toute vraisemblance, cette énième proposition de réforme de la Sécurité sociale reviendrait à faire payer davantage les citoyens pour un service réduit – c’est-à-dire à les faire travailler sans rémunération, ce que l’on appelait jadis le servage !
Surtout, cette vision comptable de la santé oublie un « détail » important : l’invasion migratoire qui ne cesse de se poursuivre et même de s’aggraver.
Or, il est absurde d’imaginer que la Sécu pourra être à l’équilibre si elle doit soigner « toute la misère du monde ».
Aujourd’hui, les Français les plus modestes, de déremboursement en hausse du « reste à charge », sont de plus en plus souvent contraints de renoncer à se soigner faute de moyens. Dans le même temps, nous soignons gratuitement des personnes qui n’y ont aucun titre.
Et la boutade célèbre reste vraie : l’État-providence est un prodigieux instrument de redistribution, donnant l’argent des pauvres des pays riches aux riches des pays pauvres !

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