Science et idéologie

Science et idéologie

Je voue une admiration sans borne à tous ceux qui se dévouent pour la santé de leurs concitoyens et à tous ces savants qui ont fait avancer si extraordinairement la science. Mais j’ai pu observer les ravages que des idéologies dominantes absurdes ont pu causer à l’humanité. Je garde en mémoire, en particulier, le nom de Trophime Lissenko, mort en 1976, protégé de Staline, qui dénonçait « la génétique bourgeoise » et dont les théories absurdes, saluées par beaucoup d’intellectuels, notamment français, représentent un exemple de la perversion de la science par l’idéologie. D’ailleurs, l’histoire montre surabondamment que l’imposture scientifique va souvent de pair avec l’imposture politique. Je crois juste d’avoir essayé de freiner la progression du virus par des mesures de confinement. Mais alors pourquoi clamer que ç’aurait été, en revanche, une mauvaise chose de fermer les frontières – si ce n’est pour des arrière-pensées politiques ? Autre chose : si des mesures de quarantaine semblaient opportunes pour tenter de stopper l’épidémie, qui mettait en danger, non pas l’espèce humaine mais une partie inchiffrable d’elle-même, elles n’auraient pas dû conduire à un effondrement économique, puis politique, qui pourrait s’avérer plus meurtrier que le virus. Se pose aussi un énorme problème de confiance politique. Qui croire et pourquoi ? Il semble que chacun se réserve une part de la vérité à des fins incertaines. Ainsi les Chinois auraient retardé autant que possible l’annonce de l’épidémie avec toutes les conséquences en chaîne que l’on peut constater. On évoque alors la possibilité d’un arbitre supranational capable de mieux prendre en main le destin de toute l’humanité laissant, une fois de plus, croire que l’on peut mieux traiter les problèmes d’en haut que d’en bas ! Enfin l’évolution a conduit les hommes du stade de « cellules primordiales » à celui où ils sont aujourd’hui à la suite d’une longue série d’adaptations dues au hasard (mot permettant de faire l’impasse sur l’inconnu, et surtout grâce à « l’hormesis », cette étrange propriété qui fait que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts). La guerre biologique dont nous sommes les produits n’est pas près de s’arrêter pour nos beaux yeux ! À nous de la continuer avec les ressources de notre intelligence plutôt qu’avec des machinations politiques.

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