Si j’étais juif…
Q
uelle amertume serait la mienne si j’étais juif. J’imagine alors mes pensées.
Mon pays, c’est la France. Mes albums de photographies regorgent de clichés montrant ma famille, passée et présente, dans les actes simples de la vie de tous les Français.
Bien sûr, je connais un peu l’histoire de mes condisciples, et je sais que nous n’avons pas toujours été bien acceptés en Europe, même en France, sans que je trouve une quelconque justification à cet ostracisme.
Je n’ai pas oublié que la chasse aux juifs a longtemps, ici ou là, dans les temps obscurs, servi d’exutoire à la colère des chrétiens apeurés par les calamités naturelles dont ils nous rendaient responsables pour avoir, disaient-ils, offensé Dieu.
J’ai encore du mal à pardonner aux chrétiens, dont des Français (car certains, éminents ou pas, y ont participé), d’avoir laissé s’accomplir l’holocauste que nous avons subi il y a 80 ans ; abomination seulement comparable par son ampleur aux massacres perpétrés par Gengis-Khan sept siècles plus tôt, ou à ceux plus contemporains de Staline. Mais je pensais tout cela derrière nous.
Parfaitement assimilés, quasi invisibles dans une société acceptée sans restriction, quelques-uns d’entre nous attirent surtout l’attention par des succès dans le monde scientifique, journalistique, artistique – entrepreneurial aussi.
Et nous avons toujours manifesté un comportement patriotique sans faille, comme le démontrent les innombrables inscriptions sur les monuments aux morts de nos villes et villages.
Alors comment ne pas être sidéré, révolté, apeuré, par le nombre des manifestations antisémites, et le nombre, parfois la violence, des agressions que nous subissons ? Qu’avons-nous fait une fois de plus pour mériter cela ? Sommes-nous revenus aux années 1930 ?
En réalité non. Une chose me rassure. Si l’on exclut une petite minorité d’excités sans cervelle ou idéologisés, nos adversaires (nos ennemis ?) sont pour l’essentiel issus de populations musulmanes importées, étrangères ou mal francisées, chez qui l’antisémitisme fait partie de l’ADN, et qui transposent ici leur parti pris en faveur des terroristes du Hamas au Moyen-Orient. Les Français, mes compatriotes de toujours, ne sont pas en train de devenir antisémites.
Mais j’en veux à nos élites, à nos médias, qui tiennent un discours, souvent compatissant à notre égard certes, mais édulcorant, qui ne fait pas ressortir ce fait essentiel polluant toute notre vie nationale.
Là encore, le problème, c’est ce qu’ils ne veulent pas voir ; c’est l’islam et ceux qui s’en réclament, dont les islamistes, qui font la lecture correcte du Coran des origines, et qui ne sont que le fer de lance de l’islam tout entier qu’ils entraîneront derrière eux, car les masses silencieuses finissent toujours par suivre les minorités agissantes.
Enlevez l’islam de France, arrêtez l’immigration, et vous résolvez du même coup une grande part des problèmes d’identité, de sécurité, de trafic de drogue, de justice, d’antisémitisme – et même de logement et d’une part des déficits des finances publiques.
Maintenant, ce constat ne me console pas. Savoir que ceux qui font si peu pour me protéger ne me sont pas hostiles, ne me rassure pas ; d’autant que je vois monter la vague submersive qui emportera tout.
Je ne me sens plus en sécurité dans mon propre pays. Pourtant, dans le passé nous avons fait des efforts. Après Stanislas de Clermont-Tonnerre en 1789, puis Napoléon, nous avons accepté la règle qui précisait que les Juifs doivent avoir tous les droits en tant qu’individu, mais aucun en tant que peuple.
Pourquoi ce qui a été exigé de nous il y a deux siècles, n’est-il pas aujourd’hui exigé des musulmans ? Parce qu’ils sont plus nombreux et qu’ils font peur ? Parce que nos chefs sont devenus veules ? Ou les deux ?
Comment mes compatriotes chrétiens ne voient-ils pas qu’après la chasse aux juifs viendra la chasse aux chrétiens ? Devrai-je demain faire comme mon voisin qui vient de partir en Israël, où il y a la guerre certes, mais où on peut marcher dans la rue sans regarder derrière soi ?
Israël, seul État juif de la planète, pour trente millions de Juifs face à un milliard cinq cents millions de musulmans, deviendra-t-il alors ma seule espérance ?
Français, défendez-nous ! Nous sommes des vôtres.
Demain les Français pleureront comme des enfants ce qu’ils n’auront pas su défendre aujourd’hui comme des hommes (Marie-France Garaud).
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